Bien que le gouvernement ait accordé une augmentation générale de 3,5 % des salaires, si l’on tient compte de l’inflation (plus de 5 % cette année-là), les salaires ont en réalité baissé en moyenne de 1,4 %. Ce recul était de 0,5 % en 2021.
L’Insee se penche sur les trois principales branches du secteur public : l’État, les collectivités et les hôpitaux. Ce sont les fonctionnaires d’État qui enregistrent la plus forte baisse, avec une diminution de 2,2 %, portant leur salaire moyen en EQTP (équivalent temps plein) à 2 743 € en 2022. Cette moyenne inclut tous les agents civils des ministères et des établissements publics, qu’ils soient fonctionnaires ou non. Le recul est de 1,1 % pour les agents des collectivités et de 0,4 % pour les agents hospitaliers.
Le salaire net en EQTP des femmes est inférieur de 13,1 % en moyenne à celui des hommes, un écart stable par rapport à 2021. À caractéristiques de salariés et d’employeurs identiques, l’écart est de 3,0 % en 2022.
Que va faire ce “nouveau” gouvernement ?
Le vendredi 13 septembre 2024, les huit syndicats représentatifs (CGT, FO, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP) ont adressé une lettre commune au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, réclamant une hausse « rapide » des salaires des 5,7 millions de fonctionnaires. Après plus de dix ans de gel, le gouvernement avait accordé des augmentations de 3,5 % en 2022 et 1,5 % en 2023, mais celles-ci sont jugées insuffisantes, d’autant plus que l’inflation moyenne a atteint environ 5 % au cours de ces deux années. Les syndicats insistent également sur la nécessité de revaloriser le point d’indice, qui sert à calculer les salaires de base des agents publics.
Depuis ce week-end, Guillaume Kasbarian, ancien ministre du Logement, a pris les rênes du ministère de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. Il succède à Stanislas Guérini, qui avait refusé d’accorder une nouvelle augmentation salariale aux agents en 2024, préférant se concentrer sur le lancement d’une vaste réforme de la fonction publique d’ici à la fin de l’année.
L’appel de G.Kasbarian sur ses réseaux sociaux à « simplifier à tous les étages » n’a pas de quoi rassurer les syndicats.