Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) est passé de 366 millions d’euros à 166 millions.
Le chiffre d’affaires est en baisse de 3,30 % dont – 4,70 % en France – et 1,50 % dans les autres pays hors Russie et Ukraine.
Des baisses qui n’empêchent pas les actionnaires de se servir
Les patrons notent une baisse des ventes, particulièrement en France, dans un contexte de baisse de la consommation en Europe. Une baisse partiellement compensée par ce que le groupe nomme « croissance externe », c’est-à-dire le rachat de plus de 700 magasins Dia en Espagne et au Portugal et de 95 magasins Casino en France.
Une opération qui devrait permettre d’engranger 2 milliards d’euros et un million de clients de plus d’ici à 2028 grâce aux acquisitions françaises.
Cette stratégie boulimique coûte donc pour l’instant, mais devrait rapporter par la suite.
Peut-être pas assez pour les 800 actionnaires super-gavés d’Auchan pour qui chaque investissement constitue une perte temporaire qu’il faut compenser…
Et comme d’habitude, c’est le personnel qui risque d’en faire les frais.
Des milliers d’emplois impactés
La direction va donc prendre des décisions qu’elle qualifie de radicales et courageuses en réduisant les surfaces de vente de 71 de ses 119 hypermarchés d’ici à 2028. Et pas que d’un peu, de 25 % pour passer à une moyenne de 8.000 m² par hyper, soit 300.000 m² en moins, dont 50.000 dès cette année.
Une annonce qui fait craindre des répercussions importantes pour les 59.000 salariés de l’enseigne en France (153.965 dans 12 pays), les syndicats évoquant la possible perte de milliers d’emplois.
À Auchan – Noyelles-Godault (Hénin-Beaumont / 500 salariés), Dominique Gratpanche, délégué CGT rappelle que la seconde zone commerciale la plus fréquentée de France a déjà vécu une telle réduction il y a 6 ans, passant de 22 000 à 17.800 m² et que ces réductions frappent le personnel qui « à Auchan paie toujours les pots cassés ».