Au cœur du brasier, un projet de budget que tous les syndicats qualifient de « brutal », « austéritaire et injuste ». Disons que la liste des attaques est longue. Suppression de deux jours fériés (bien que Lecornu envisage de revenir dessus), coupes massives dans les services publics, gel des salaires et des prestations sociales, désindexation des retraites, doublement des franchises médicales, remise en cause de la cinquième semaine de congés payés, nouvelle réforme de l’assurance-chômage. Autant de « sacrifices » demandés qui nourrissent la colère.
La CGT, en pointe, parle d’« un rapport de force à renverser » et appelle à « transformer la colère en victoires ». L’intersyndicale a un mot d’ordre : « un budget porteur d’espoir, de justice sociale et fiscale ». Et les revendications sont claires : véritables augmentations salariales, créations d’emplois publics, revalorisation des grilles indiciaires, taxation des plus hauts revenus et conditionnement strict des aides aux entreprises. S’ajoutent le refus du recul de l’âge de la retraite, la défense de notre modèle social, la lutte contre la précarité et les licenciements, ainsi qu’une réindustrialisation adossée à une transition juste.
Dans les gares et les dépôts, dans les écoles et les hôpitaux, les perturbations annoncées seront massives. La SNCF, la RATP, l’Éducation nationale, la fonction publique territoriale, l’énergie, la métallurgie et la chimie s’apprêtent à battre le pavé ou à cesser le travail. Des centaines de rassemblements sont déjà programmés, de Lille à Marseille, de Brest à Strasbourg.
Pour les syndicats, cette journée est bien plus qu’un coup d’éclat. Elle est dans la continuité d’un cycle de mobilisations entamé dès juillet. « Si le gouvernement s’entête, nous ne nous arrêterons pas là », prévient la CGT, qui planche déjà sur la suite.