À l’issue de ce scrutin, les acteurs du monde agricole, forestier et rural ont élu des représentants au sein des Chambres départementales, les membres élus procéderont par la suite à l’élection des Chambres régionales d’agriculture.
Comment fonctionnent les Chambres d’agriculture ?
Ces élections ont lieu tous les six ans et permettent de désigner près de 4 000 membres permanents. Les Chambres d’agriculture sont organisées sous la forme consulaire, à l’instar de la Chambre de commerce. Les Chambres d’agriculture départementales comptent 33 à 37 membres. Ils sont répartis en dix collèges, comprenant cinq collèges individuels et cinq collèges représentant les groupements professionnels agricoles. Le collège I est le plus important, il s’agit de celui des chefs d’exploitation et est composé de 18 membres.
Les élus des différents collèges forment l’Assemblée plénière des Chambres. Ils désignent un Président, qui représente l’exécutif, ainsi qu’un Bureau, chargé de délibérer et d’émettre des avis entre les sessions. Lors de ces sessions, les grandes orientations sont définies, débattues et suivies.
Désormais, le prochain scrutin intéressant sera celui de l’élection (à bulletin secret) des présidents des Chambres d’agriculture régionales. Par la suite, les présidents des Chambres interdépartementales, départementales et régionales, élisent le Président de Chambres d’agriculture France, ainsi que les membres du conseil d’administration.
La FNSEA bousculée
Le mouvement de contestation du début de l’année 2024, contre la flambée des coûts de production, a été marqué par la remise en cause de l’autorité de la FNSEA sur le monde agricole. Quelques mois plus tard, la colère revient, cette fois-ci contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Celui-ci ravive les souvenirs de la précédente contestation mise sous silence par les dirigeants de la FNSEA.
Une chose est certaine : l’hégémonie du duo FNSEA-JA [1] sur le monde agricole est encore d’actualité, mais celle-ci est remise en cause. Malgré un score national qui passe sous la barre des 50 %, le duo reste majoritaire et conserve près de 80 Chambres.
D’après les résultats, la Coordination Rurale a su séduire les déçus du syndicat majoritaire. Cette dernière prend 14 Chambres, 11 de plus qu’en 2019. Ce syndicat s’est fait connaître durant les récents mouvements contestataires par des manifestations et surtout des méthodes radicales. Les bonnets jaunes se veulent proches de l’extrême droite et de toutes ses nuances [2] et multiplient les attaques contre les paysans et activistes militant pour une agriculture loin de la domination agro-industrielle.
Quant à la Confédération Paysanne qui défend une agriculture responsable, « respectueuse des humains, des animaux et de l’environnement », en opposition à l’agriculture productiviste et industrielle, elle stagne, mais se renforce. La Conf’ gagne trois nouvelles Chambres et augmente son nombre d’élus professionnels.