La colère vient de loin. Le 1er août, le gouvernement Bayrou a imposé une hausse brutale de la TVA sur l’abonnement énergétique, passée de 5,5 % à 20 %. Une mesure insupportable pour la CGT, alors que la consommation d’électricité et de gaz reste taxée à 20 %. « Nous demandons que la TVA soit abaissée à 5,5 % sur l’ensemble de la facture. Cela représenterait une économie moyenne de 200 euros par an pour les foyers », martèlent les énergéticiens.
Mais l’enjeu ne s’arrête pas aux factures. Le syndicat exige une véritable revalorisation salariale dans la branche. Objectif : 9 % d’augmentation du salaire national de base, commun à tous les salariés du secteur. « Neuf pour cent, ce n’est pas une lubie, c’est ce qui manque pour que les minima de branche repassent au-dessus du Smic », rappelle Fabrice Coudour, secrétaire général de la fédération. La FNME-CGT réclame aussi deux échelons d’ancienneté supplémentaires et une échelle mobile des salaires pour faire face à l’inflation.
La mobilisation pourrait être longue. Actée dès le mois de mai, elle démarre sur quatre jours reconductibles avec un premier point d’étape prévu le 4 septembre. Sur le terrain, les assemblées générales décident des modalités : baisses de production, blocages d’accès aux sites, piquets massifs. « On sent que la colère est là. Les salariés ont compris qu’il fallait frapper fort », souligne la FNME-CGT.
Cette grève est aussi le prélude d’un mois de septembre sous haute tension sociale. Le 10 septembre, le collectif « Bloquons tout » appelle à des actions massives, rejoint par de nombreux syndicats. Le 18 septembre, une mobilisation intersyndicale contre le plan d’austérité du gouvernement rassemblera toutes les grandes centrales syndicales. Loin d’isoler leur mouvement, les électriciens et gaziers entendent au contraire nourrir la dynamique.
En choisissant d’ouvrir le bal par une grève reconductible, les énergéticiens donnent le ton d’une rentrée sociale où les mots d’ordre « salaires » et « pouvoir d’achat » se mêlent au rejet de l’austérité et des choix gouvernementaux.