Depuis plusieurs années, SUD Collectivités Territoriales organise donc un rassemblement syndical le 1ᵉʳ mai devant les portes closes de la mairie d’Hénin-Beaumont, l’occasion pour le syndicat d’exposer ses revendications et de dénoncer les pratiques de la municipalité RN.
Dans son compte rendu du Comité social territorial (CST) où SUD et FO sont tous deux représentés, la section syndicat SUD CT d’Hénin-Beaumont regrettait ainsi que « les représentants du personnel n’aient pas eu le droit de parole lors des questions diverses et que des remarques agressives, non constructives et des menaces de poursuites au tribunal de la part de Monsieur le Maire ont pris place au sein de cette instance ».
Dans ce climat délétère entretenu par une municipalité d’extrême droite ne tolérant aucune critique et aucune remise en cause de sa politique, le rassemblement organisé par SUD le 1er mai vient de valoir au syndicat une violente diatribe dans le dernier numéro du magazine municipal héninois, « Hénin-Beaumont, la ville jardin » de juin 2024. Les représentants de SUD qui siègent au CST sont attaqués nommément dans un texte d’une rare agressivité.
L’auteur anonyme de la tribune du groupe majoritaire commence par qualifier le syndicat SUD de « groupuscule d’extrême gauche […] inféodé à l’opposition » avant de fustiger ses deux représentants « l’inénarrable Djelloul Khéris et l’inqualifiable Emeline Tison » qualifiés de « caricatures dignes des Guignols ou des Inconnus », traités de « paresseux professionnels recrutés à la grande époque de la corruption socialiste », « qui ne font rien » et qui seraient « les pires » agents de la ville.
N’en jetez plus…
La violence des attaques contre les représentants syndicaux de SUD, jugés par beaucoup plus combatifs que FO, et les menaces de procès dont ils font l’objet s’inscrit dans une stratégie bien rodée déjà appliquée par la municipalité d’extrême droite de Steeve Briois contre la presse et les élus d’opposition.
Distribué dans les douze mille boîtes aux lettres de la ville, diffusé sur le site de la mairie et sur ses réseaux sociaux, le magazine municipal héninois est devenu un outil de propagande indispensable pour le RN local, qui n’a même plus besoin de distribuer de tracts.
Ses tribunes vilipendant les élus d’opposition ont fini par construire un monde alternatif qui a réussi à convaincre une partie des habitants de la ville, en dehors de toute réalité, que Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes, native d’Hénin-Beaumont, serait une « Parisienne hystérique ».
Les attaques contre les syndicalistes et les militants de l’opposition, jetés à la vindicte publique et systématiquement menacés de plaintes en diffamation constituent surtout une manière pour l’extrême droite de dissuader bénévoles associatifs et agents municipaux de s’engager par crainte de représailles.
Pour Djelloul Khéris, qui a réagi auprès de Liberté Actus : « Si Steeve Briois s’intéresse à SUD, c’est qu’il en a peur. Il a peur de nous, car nous osons dire non et stop à sa gestion municipale délétère. En outre, nous dénonçons la manière de gérer les agents municipaux et les services, mais également la privatisation et l’externalisation à outrance des services, comme la crèche ou la piscine ».
Déterminé à poursuivre le combat syndical malgré les coups de pression de l’extrême droite, le secrétaire de la section SUD CT d’Hénin-Beaumont se sait soutenu par son syndicat dont il est désormais secrétaire départemental adjoint dans le Pas-de-Calais : « Depuis notre arrivée, nous avons progressé lors des élections professionnelles et ça dérange Steeve Briois. Les attaques dont nous sommes l’objet, c’est une manifestation de la gestion par la peur pratiquée dans cette ville ».
