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Questions syndicales

L’unification du syndicalisme de lutte en chantier

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Mise à jour le 5 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Luttes Manifestation CGT FSU Syndicalisme

C’est, encore aujourd’hui, un congrès mythique, pour les syndicalistes, qui se tient à Toulouse du 2 au 5 mars 1936. Après quatorze ans de séparation, la CGT, d’obédience socialiste, et la CGTU, d’obédience communiste, se réunifient. La réunification syndicale est l’aboutissement d’un processus de rapprochement commencé le 12 février 1934, six jours après la manifestation parisienne du 6 février 1934 perçue, par la gauche et les syndicats, comme une tentative de coup d’État fasciste.

Après des mois de tractations, les deux CGT, séparées depuis 1922, se réunifient. Au moment du congrès confédéral d’unité de Toulouse, la CGT compte plus de 500 000 adhérents, contre 264 000 pour la CGTU. Après les vagues de grèves de juin 1936, le nombre d’adhérents de la CGT réunifiée monte à deux millions et demi et dépasse les quatre millions à la fin de 1937. L’histoire passée démontre que l’unité syndicale est un facteur de progression des effectifs, de victoires et de conquêtes sociales.

Quatre-vingt-huit ans après la réunification syndicale de 1936, une nouvelle réunification syndicale serait-elle en préparation ?

Un rapprochement en cours

L’objectif d’une unification du syndicalisme figure, en tout cas, en tant que telle dans les statuts de la CGT comme dans ceux de la Fédération syndicale unitaire (FSU) et de l’Union syndicale Solidaires.

De fait, la FSU est l’héritière de la Fédération de l’Éducation Nationale (FEN) qui avait choisi l’autonomie entre la CGT et la CGT-FO en 1948, au moment de la guerre froide, afin de pas diviser les enseignants.

Mais la guerre froide est finie depuis 1991, la FEN s’est fracturée, donnant naissance à l’UNSA et à la FSU et les raisons politiques qui pouvaient justifier l’autonomie de la principale fédération enseignante n’ont plus guère de sens aujourd’hui, d’autant que CGT et FSU partagent très largement les mêmes orientations et se retrouvent côté à côté dans toutes les mobilisations.

Au sein de la CGT, la Fédération de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture (FERC) est favorable à une réunification CGT-FSU.

Après une première occasion manquée autour de 2009, malgré la volonté de Bernard Thibault et de Gérard Aschieri, la lutte contre la réforme des retraites, en 2023, et les habitudes de travail en commun prises par les deux organisations plaident pour un rapprochement plus étroit des deux syndicats, jusqu’à leur réunification.

Comme le rapportait l’Humanité dans son édition du 3 janvier dernier, la CGT et la FSU « se sont arrêtées sur une feuille de route, dont l’application sera confiée à des groupes de travail dans les directions respectives ».

Des obstacles demeurent

Si des obstacles subsistent, en raison de cultures syndicales différentes – notamment autour de la question du droit de tendances, qui existe à la FSU, mais pas à la CGT – les deux centrales syndicales ont la volonté d’avancer ensemble, avec des points d’étapes prévus lors de leurs congrès respectifs, en 2025 au congrès de la FSU et en 2026 au prochain congrès de la CGT. La CGT et la FSU entendent être prêtes, en 2027, en cas de victoire du RN.

Avec 600 000 adhérents à la CGT et 150 000 adhérents à la FSU, une réunification des deux organisations donnerait naissance à une centrale de 750 000 adhérents, particulièrement bien implantée dans le secteur public.

L’Union syndicale Solidaires, qui tenait récemment son congrès à Toulouse du 22 au 25 avril, se montre plus réservée, notamment en raison d’une vive concurrence entre SUD Rail et la CGT Cheminots, dont l’ancien Secrétaire général, Laurent Brun, est devenu numéro 2 de la CGT derrière Sophie Binet. Pour autant, Solidaires ne ferme pas totalement la porte à une unification syndicale.

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