Aucune réponse sur les revendications majeures, aucune inflexion sur la politique d’austérité : l’intersyndicale appelle donc à une nouvelle journée de grève et de mobilisation nationale ; le mercredi 2 octobre devrait être confirmé dans la journée par les différentes instances syndicales.
Un ultimatum ignoré
Depuis la grande journée du 18 septembre – plus d’un million de manifestants – l’intersyndicale avait posé ses conditions : abandon du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, refus du doublement des franchises médicales, arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique, renoncement à toute nouvelle réforme de l’assurance-chômage, justice fiscale pour les hauts revenus, et conditionnalité sociale et environnementale des aides publiques aux entreprises.
La numéro 1 de la CGT n’a pas mâché ses mots : « J’aurais été plus efficace à préparer des banderoles. » « Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et travailleuses », a quant à elle regretté Marylise Léon (CFDT).
La CGT en première ligne
Pour la CGT, le rendez-vous manqué confirme qu’aucun compromis n’est possible sans rapport de force. Sophie Binet a rappelé que « rien n’est obtenu sans la mobilisation des salariés ». La centrale rouge se dit prête à entraîner l’ensemble du salariat : métallurgie, énergie, santé, éducation, transports.
Fragilisé par l’absence de majorité stable à l’Assemblée, Sébastien Lecornu a reconnu devant les syndicats qu’il était « le plus faible Premier ministre de la Ve République ». Il a proposé de nouvelles rencontres bilatérales la semaine prochaine, mais plusieurs organisations, dont la CGT, ne s’y rendront pas tant que la journée de grève du 2 octobre n’aura pas eu lieu.
Pendant ce temps, les organisations patronales, reçues dans l’après-midi, réclament le maintien d’une politique de l’offre et s’alarment d’un possible retour de l’ISF. De quoi renforcer le sentiment, côté syndical, que le gouvernement choisit son camp.
Après les 350 000 manifestants du 10 septembre et la marée humaine du 18, l’intersyndicale espère un nouvel élan. Les salaires qui stagnent, la vie chère, les profits records des grandes entreprises : autant de raisons de converger le 2 octobre. « Ni rupture, ni engagement », résume Sophie Binet. La CGT entend transformer ce constat en puissance de frappe, persuadée que seule la rue peut faire plier un exécutif à court d’appuis parlementaires.