Les données sont désormais sans ambiguïté. En France, l’espérance de vie suit un gradient social strict, où chaque euro supplémentaire, chaque diplôme acquis, chaque statut professionnel protégé se traduit par des années de vie gagnées. Entre 2020 et 2024, un homme appartenant aux 5 % les plus aisés peut espérer vivre treize ans de plus qu’un homme issu des 5 % les plus modestes.
La longévité indexée au marché et au revenu
Cette situation ne résulte pas de comportements individuels isolés, mais d’une organisation sociale profondément inégalitaire. Les ouvriers, exposés aux pénibilités physiques, aux substances cancérogènes, au stress et aux accidents, paient un tribut sanitaire direct. Plus de 70 % des salariés exposés à des cancérogènes sont des ouvriers, tandis que les cadres bénéficient de conditions de travail protectrices et d’un accès privilégié à la prévention.
Les inégalités de santé ne sont pas une fatalité
Selon l’OMS, les comportements individuels n’expliquent qu’une part minoritaire des écarts d’espérance de vie.
Les déterminants principaux sont :
- les politiques économiques et sociales,
- la répartition des revenus et de l’emploi,
- les conditions de travail et de…