Le dernier rapport AT-MP dévoile une sous-déclaration estimée entre 2 et 3,8 milliards d’euros, alors que les employeurs ne financent qu’un transfert limité à 1,2 milliard vers la branche maladie. Pour la CGT, ce décalage montre comment une partie des coûts du travail est socialisée, tandis que les victimes perdent des indemnités plus favorables. Dans les troubles musculo-squelettiques, qui représentent plus de 85 % des maladies reconnues, la sous-déclaration dépasse souvent 60 %. Résultat : indemnités journalières plus faibles, absence de rente, reste à charge accru.
La CGT fustige aussi l’insuffisante formation des médecins : peu sensibilisés aux AT-MP, mal informés des enjeux sociaux, ils remplissent des certificats parfois incomplets, ce qui explique la hausse des dossiers rejetés. Le syndicat accuse le gouvernement d’avoir « laissé mourir » les recommandations de 2021 sur la formation, pourtant jugées centrales.
Des pratiques patronales qui découragent les déclarations
Pour la CGT, la sous-déclaration reflète aussi une pression patronale croissante. Sous-traitance en cascade, primes « zéro accident », consignes verbales pour ne pas déclarer les arrêts courts : autant de…