Dès le 2 septembre, les salariés de PAM Saint-Gobain (Moselle) ont cessé le travail. La direction veut supprimer la prime de vacances, réduire le budget des activités sociales, rogner sur les congés et imposer une modération salariale pour 2026. Pour les ouvriers, la coupe est pleine : dès 4 heures du matin, le piquet de grève s’est installé devant l’usine.
Le 4 septembre, c’est à Hagondange (Moselle) qu’un nouveau front va s’ouvrir. L’intersyndicale de l’usine Novasco a appelé à une mobilisation citoyenne pour sauver les 760 emplois menacés par un redressement judiciaire. L’actionnaire n’a pas respecté ses engagements d’investissement, malgré des millions d’aides publiques reçues sans contrôle. Au-delà de l’avenir d’un site, c’est l’existence même de l’outil sidérurgique qui est en jeu.
La même journée, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, se rendra chez TEFAL pour parler conditions de travail et santé des salariés, notamment face aux PFAS, ces « polluants éternels » qui contaminent les ateliers comme l’environnement. Le lien entre droits sociaux et urgence écologique s’impose de plus en plus au cœur des luttes industrielles.
Le 9 septembre, un nouveau rassemblement est prévu à Vayres (Gironde). La direction d’OI Glass veut fermer un four de la verrerie, condamnant 126 emplois. La CGT défend une solution alternative qui préserverait l’intégralité du site. Là encore, la logique de rentabilité immédiate prime sur la sauvegarde d’un savoir-faire et d’un outil utile au développement industriel.
Ces mobilisations locales s’inscrivent dans un mouvement plus large. Dans l’énergie, une grève reconductible a été lancée le 2 septembre, touchant plus de 160 entreprises et près de 140 000 salariés. Le 10 septembre, une journée nationale d’action est prévue avec la SNCF, la chimie, le commerce, les hôpitaux et l’ensemble des autres secteurs. Une nouvelle intersyndicale se prépare pour le 18 septembre, impliquant transports publics et contrôle aérien.
Les points de crispation sont connus. Salaires gelés ou rabotés, primes supprimées, congés remis en cause, hausse de la TVA sur l’énergie, aides publiques distribuées sans conditions, restructurations à la chaîne. Les annonces budgétaires du gouvernement pour 2026, marquées par une nouvelle cure d’austérité, n’ont fait qu’attiser la colère.
Dans l’industrie comme ailleurs, la rentrée sociale est donc placée sous le signe de la résistance. Derrière chaque site en lutte, il y a des milliers de vies suspendues, des bassins de vie entiers fragilisés. Pour la CGT, l’enjeu est clair. Défendre l’emploi, maintenir les droits collectifs et ouvrir des perspectives face à l’urgence sociale et environnementale. Une rentrée sous haute tension, qui pourrait bien dessiner les rapports de force des mois à venir.