Une résistance ouvrière en action contre la réforme des retraites et les conditions de travail
La fédération des ports et docks explique son action par les pratiques d’Emmanuel Macron. Ce dernier, affirme-t-elle, avait promis des aménagements de la réforme des retraites pour les ouvriers portuaires. La plupart des ports se sont joints au mouvement, le 7 juin, comme Marseille-Fos, Le Havre, Rouen et Calais. Chez ce dernier, la grève a été suivie à 80 %, selon la CGT. Elle a touché le port de commerce. Seul le trafic transmanche a pu se poursuivre partiellement. À Dunkerque, les trafics de vracs solides et liquides ont été perturbés.
Une grève pour la dignité ouvrière
À Boulogne-sur-Mer, ce sont les grutiers de Capécure qui se sont mobilisés. Ils ne font en effet pas exception à l’application de la contre-réforme des retraites et ne décolèrent pas. Ils l’ont vécu comme véritable attaque directe contre les conquis sociaux.
Cette application est aussi l’étincelle qui a mis le feu aux poudres d’un mécontentement profond. Dans le port du Pas-de-Calais, les conditions de travail des grutiers sont précaires, les salaires sont bas et de l’amiante a été détectée. L’exposition à cette substance dangereuse met en péril la santé des travailleurs, ajoutant une urgence supplémentaire à leurs revendications.
Dès les premières heures du matin, les grutiers se sont rassemblés aux abords du port de marchandise. Des feux de pneus et de palettes ont été allumés pour bloquer l’accès, symbole de la détermination des travailleurs à se faire entendre. L’action s’est déroulée dans un calme assez général malgré les quelques protestations de certaines personnes bloquées par les grévistes.
Urgence de mobilisation générale
La grève du 7 juin n’est qu’une étape. Face à un gouvernement qui a tremblé sans rien lâcher, les grutiers, comme les dockers et autres salariés de ports français, sont persuadés avoir intérêt à remettre une pièce dans la machine et à faire preuve de solidarité de classe. L’appel à la grève des 13, 21 et 25 juin porte à chaque fois sur une durée de 24 heures. Les dockers prévoient pour leur part des arrêts de travail de 4 heures sur 10 journées en juin.