La grève déclenchée le lundi 19 mai à l’initiative de la CGT et suivie par une partie des salariés du Centre médical chirurgical obstétrical de la Côte d’Opale (CMCO), à Saint-Martin-Boulogne, n’a pas permis de déboucher sur un accord. Le personnel proteste contre la fermeture de la maternité annoncée pour la fin de l’été. Il réclame par ailleurs une amélioration des conditions de travail qu’il juge déplorables et la fin du gel des salaires.
Propositions inacceptables
Le mouvement a duré toute la semaine et concerne les infirmiers, les brancardiers, les agents de stérilisation et le personnel du bloc opératoire. Les grévistes se sont rassemblés chaque jour devant l’établissement. La direction a reçu les représentants du personnel jeudi dernier (le 22 mai au matin). Malgré un échange de deux heures, elle a campé sur ses positions. « Souvent, explique une militante qui accompagne le mouvement, les réponses de la direction traduisent soit un manque de connaissance [du dossier] soit une volonté de gagner du temps en proposant des groupes de travail alors que les besoins sont clairement identifiés par le personnel depuis plusieurs années. »
Concernant les revendications salariales, la CGT juge inacceptables les propositions de la direction :
- Étalement de la prime sur les bas salaires sur 12 mois ou en deux parties, mais aucune augmentation des salaires.
- Prime d’intéressement à négocier par le groupe Vivalto incluant la clinique des 2 caps et celle de la côte d’Opale. « Illusoire », commente le syndicat.
- Proposition d’avancer les Négociations annuelles obligatoires (NAO). Mais, remarque le syndicat, les NAO, à la clinique, n’ont jamais abouti sur des augmentations de salaires dignes.
Réquisitions
Pour la CGT, comme pour le PCF du Boulonnais qui est aux côtés du personnel depuis le début du mouvement, Vivalto cherche à gagner du temps. De leur côté, les salariés sont plus déterminés que jamais. Ce lundi matin 26 mai, 250 préavis de grève ont été déposés sur 24 heures. Des débrayages sont observés toutes les demi-heures. 50 interventions sur 70 qui étaient prévues ont été annulées dans les services orthopédie, urologie et viscéral.
En ce début de semaine, seuls deux services fonctionnent. Le premier (20 lits) regroupe la médecine générale, la cancérologie, les soins palliatifs et la chirurgie. Le second (15 lits) comprend les soins intensifs et la cardiologie.
Depuis samedi 24 mai, la direction a recours à des réquisitions. Ce week-end, elle a fait assurer le remplacement des grévistes par des personnes en CDD. La CGT affirme qu’aucun contrat de travail n’a été signé et a contacté son avocat. En attendant, les négociations devraient reprendre ce lundi après-midi et la DRH du groupe Vivalto est attendue demain mardi 27 mai.
Surchauffe aux urgences du Centre hospitalier
Au dossier social du CMCO s’ajoutent les problèmes liés aux urgences du Centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer. Là, ce sont les internes qui manifestent leur insatisfaction et leur souffrance. Alors que le service attendait début mai l’arrivée de six internes, pour remplacer ceux qui venaient de terminer leur stage, seul un s’est présenté. Les stages sont d’une durée de six mois. En cause : une masse de travail beaucoup trop dense, des symptômes dépressifs, une fatigue extrême et, au final, un retour d’expérience très négatif. Pourtant, la Cour des comptes a signalé, l’an dernier, que le service est saturé. Mais face aux conditions de travail, les étudiants préfèrent aller ailleurs.
Les choses ne vont pas mieux côté externes, c’est-à-dire les étudiants de 4ᵉ, 5ᵉ et 6ᵉ année. L’université de Lille a décidé (avec le CHB) de réduire leur nombre à un externe par jour, cet été, aux urgences de Boulogne-sur-Mer. Là aussi, les étudiants font état de conditions trop difficiles et d’épuisement en raison du nombre très important de patients. Dimensionné pour accueillir 35 000 patients par an, il en a reçu 65 397 l’an dernier.
On apprend enfin que deux médecins urgentistes ont annoncé leur départ, toujours pour les mêmes raisons. Ils étaient jusqu’à présent 11 à 12 (équivalent temps plein). S’ils ne sont pas remplacés, le service ne pourra plus compter que sur 9 à 10 urgentistes dès novembre alors qu’il en faudrait au moins 18.