Dans la foulée, l’intersyndicale a lancé un ultimatum au Premier ministre. D’ici mercredi 24 septembre, il doit répondre à ses revendications ou se préparer à une nouvelle journée de mobilisation, potentiellement le 2 octobre. Matignon a réagi en proposant une rencontre ce mercredi à 10 heures avec les huit organisations – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, UNSA, FSU, Solidaires et CFTC.
Les exigences syndicales sont claires : abandon pur et simple du projet concocté cet été par François Bayrou – doublement des franchises médicales, « année blanche », suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, nouvelle réforme de l’assurance chômage, remise en cause du 1er mai férié – et, bien sûr, retrait du recul de l’âge de départ à 64 ans. S’y ajoute l’ouverture immédiate de négociations salariales dans toutes les branches et une transparence sur les 211 milliards d’aides publiques versés aux entreprises.
Côté syndicats, l’accueil du geste d’ouverture reste prudent. « C’est positif, mais il faut voir ce qu’on va nous annoncer », prévient Frédéric Souillot (FO). « Ça va dans le bon sens, mais rien n’est joué », renchérit François Hommeril (CFE-CGC). Même tonalité pour Cyril Chabanier (CFTC), qui attend « quelques signes », comme la traduction législative des maigres points d’accord du conclave de l’été : pensions revalorisées pour les mères, abaissement de l’âge de décote, abandon d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage ou coup de pouce sur les bas salaires.
« Nous ne rangerons pas les drapeaux tant que nous n’aurons pas eu gain de cause », a déjà prévenu Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Si Lecornu espère jouer des nuances entre une CFDT plus conciliante et une CGT offensive, l’unité reste pour l’heure solide sur l’essentiel : justice sociale, refus de l’austérité et défense des services publics.
Mercredi, le Premier ministre devra donc choisir entre engager un virage net, ou affronter un nouvel automne de grèves et de cortèges. Dans la rue, la détermination est intacte. Et le temps, pour l’exécutif, se rétrécit.