Deux ans après les immenses mobilisations contre la retraite à 64 ans, l’opposition populaire ne faiblit pas. La CGT organise ce jeudi 5 juin une journée de grève interprofessionnelle. Plus de 150 manifestations sont annoncées partout en France pour défendre les retraites, les salaires et l’emploi.
Un vote symbolique
Pour la première fois, les députés auront à se prononcer sur la réforme des retraites. « Ce vote ne portera pas seulement sur une mesure sociale contestée : il représente un acte de réparation démocratique », affirme Stéphane Peu, président du groupe GDR à l’Assemblée. Jusqu’à présent, jamais les parlementaires n’avaient pu voter directement sur le texte de loi initial. Une réforme imposée sans consentement populaire, malgré les millions de manifestants dans les rues en 2023 et une opinion publique toujours opposée à 70 % à la retraite à 64 ans.
Afin de permettre un vote clair de tous les députés face à cette réforme, les parlementaires communistes déposent ce jeudi une proposition de résolution. Cet outil parlementaire ne pouvant pas être amendé ni écarté, permettra un vote clair de tous les députés de l’hémicycle. Il intervient à l’heure où deux Français sur trois et trois salariés sur quatre veulent l’abandon de cette réforme. Si le vote de ce jeudi à l’Assemblée n’a qu’une portée symbolique, il n’en est pas moins crucial. « Il s’agit d’un moment de vérité », insiste Stéphane Peu.
Salaires, retraites, même combat
Alors que les tensions sociales ne cessent de s’accentuer, salaires en berne, précarité croissante, services publics asphyxiés, la CGT met en avant l’indissociabilité des combats. « Salaires, emploi, retraites : c’est le même combat », martèle le syndicat dans son appel à la mobilisation. Car « un meilleur financement des retraites passe par de meilleurs salaires et une lutte contre les exonérations patronales » rappelle aussi le syndicat.
Ce 5 juin sera porteur d’une double exigence, dans la rue comme à l’Assemblée nationale. D’un côté, grâce au travail des députés communistes, l’ensemble de l’hémicycle devra se positionner clairement. De l’autre, la CGT compte bien rappeler qu’elle ne compte pas relâcher la pression.