La CGT avait prévenu il y a un mois. Pas un bateau n’entre ni ne sort du port de Marseille depuis ce lundi 13 janvier, après que le syndicat a appelé « chaque membre d’équipage sur l’ensemble de la flotte Méridionale à cesser de travailler ».
En cause, l’ouverture à la concurrence et une « série de décisions incohérentes de la direction » lit-on dans le préavis de grève que Liberté Actus a pu consulter.
Concurrence low cost et stratégie financière
Les choses sont claires pour le syndicat majoritaire sur le port : « La défense du pavillon français premier registre et des emplois maritimes doit rester une priorité absolue ». Les marins comme les sédentaires sont majoritairement en grève dans les deux compagnies, qui s’occupent, en autres choses, du transport des voyageurs pour aller vers le Maghreb ou la Corse depuis Marseille.
Mais les voilà concurrencés par des compagnies étrangères qui, sous pavillons internationaux, viennent casser les prix par des services de bien moins bonne qualité. Des compagnies que Jean-Mathieu Figarella, délégué syndical CGT La Méridionale, qualifie de « low cost ». En témoigne l’arrivée probable d’une liaison entre Sète et l’Algérie, réalisée sous un pavillon étranger, italien, à l’initiative de la compagnie GNV. Le syndicat craint qu’au moins 500 marins navigants et une centaine de sédentaires soient menacés dans les prochaines années.
La CGT pointe aussi le manque de financement au vu des coûts d’exploitation qui n’en finissent pas d’augmenter. Une rallonge de 50 millions d’euros de la dotation de continuité territoriale est exigée par les marins en grève.
Une situation dans laquelle les travailleurs ne se sentent soutenus ni par l’État, ni par leur direction qui, selon toute vraisemblance, s’appuie sur « l’instabilité politique » pour poursuivre sa stratégie et détourner le regard. Une manière de fuir le problème que réfute le syndicat pour qui « après le gouvernement libéral bonnet blanc, il y aura le gouvernement libéral blanc bonnet ». Les grévistes sont clairs : il n’est pas question que soient retardés les changements de stratégie et le soutien aux compagnies françaises.
Réunis en Assemblée générale ce mardi 14 janvier, ils ont majoritairement voté pour la reconduction du mouvement et de la grève.
14/01/2025 - 18h30, nous venons d’apprendre que la CGT a obtenu satisfaction pour l’ensemble de ses revendications lors d’une réunion à la préfecture qui se tenait ce soir.