Ce lundi 3 juin, des salariés de l’entrepôt de Nocibé à Villeneuve d’Ascq sont toujours en grève. Ils refusent le transfert de l’activité à Geodis à Douvrin. « Ce transfert d’activité a été signé avec la CFTC, syndicat majoritaire, qui ne nous a même pas consultés, dénonce une salariée. On ne s’estime pas représentés. »
Avec l’appui de la CGT, les salariés grévistes ont décidé de se faire entendre. Tracts distribués aux passants et aux voitures, mégaphone, sit-in devant l’entrepôt. 58 salariés sont concernés par ce transfert. « Nous sommes tous au Smic, partir à une quarantaine de kilomètres d’ici ce n’est pas possible pour nous. Financièrement, on ne tiendra pas », prévient cette autre salariée.
La direction propose pourtant une prise en charge du surplus kilométrique, la mise en place d’une navette ou encore la prise en charge des frais de déménagement. De son côté, Geodis propose une prime de 8 500 euros. « Ce n’est rien comparé aux 176 millions d’euros de bénéfices engendrés par Nocibé, tranche Angeline Legras, représentante de la section CGT chez Nocibé. Cette prime de transfert est une misère face à une réorganisation totale de sa vie. Sans compter le fait qu’il y a un changement de convention collective puisque les salariés passeront du Code du travail à la convention collective du transport avec des horaires différents et notamment un travail les soirs et les week-ends. »
Un site inadapté à l’activité
Prévu pour mai 2025, ce transfert fait suite à une non-conformité du site villeneuvois et à un bail qui arrive à échéance fin 2025. « Ils auraient pu trouver un autre site sur la métropole lilloise ou mettre celui-ci en conformité, mais ils préfèrent nous dégager, avance Simon Lyoen, salarié du site avec un mandat de négociateur CGT sur la branche de la parfumerie sélective. La direction joue la montre et ne veut surtout pas parler de PSE [1] quelques mois après l’entrée en bourse de Douglas, la maison-mère, ça ferait mauvais genre. »
Entre 90 et 120 000 produits sont expédiés chaque jour depuis cet entrepôt. « Nous sommes le seul entrepôt en France de Nocibé. Nous ravitaillons l’ensemble des magasins Nocibé », indique Simon Lyoen. Selon les estimations des grévistes, entre 50 et 80 % de l’effectif sont en grève. Des réunions ont eu lieu avec la direction sans que cela n’aboutisse à un accord.
Une nouvelle réunion est prévue ce mardi. Les grévistes accompagnés de la CGT espèrent pouvoir enfin entrer en négociations et faire entendre leurs revendications.