Jamais le pays n’avait connu un tel niveau de pauvreté depuis 1996. Et l’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’est creusé pour revenir à celui du début des années 1970. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point (de 14,4 % à 15,4 %), soit la progression la plus forte jamais enregistrée sur une année depuis l’instauration de la méthode actuelle de calcul. Cela signifie que 650 000 personnes ont basculé dans la pauvreté en une seule année.
Concrètement, les 30 % de Français les plus modestes ont vu leur niveau de vie reculer sur un an, tandis que les 10 % les plus riches ont vu leur niveau de vie progresser de 2,1 % grâce à « l’augmentation des revenus financiers impulsée par la hausse des taux d’intérêt et à l’augmentation des revenus d’investissement, notamment des placements et assurance-vie », indique l’Insee qui évoque aussi « la dernière phase de l’exonération de la taxe d’habitation sur la résidence principale qui, en 2023, a concerné les 20 % de foyers fiscaux les plus aisés ».
Dans le détail, le taux de pauvreté des familles monoparentales atteint 34,3 % en 2023, en forte hausse (+2,9 points par rapport à 2022) ; celui des moins de 18 ans augmente de 1,5 point pour atteindre 21,9 % en 2023, conséquence directe de la dégradation de la situation des familles monoparentales.