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50 millions de moins pour La Poste

Menaces sur 17.000 antennes postales

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Mise à jour le 11 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Inspirées de la pire politique droitière qui ait été menée ces 40 dernières années, celle de Ronald Reagan aux USA, les orientations des gouvernements européens – donc aussi français – finissent, pour cette décennie, de liquider les services publics. C’est du moins la volonté de notre nouveau gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé.

La Poste, de différents statuts et noms depuis sa création en France au début du XVIIᵉ siècle, entame une énième mue en mettant en cause l’existence de ses 17.000 « points de contact postaux ».

À nouveau, c’est du budget de la nation que vient la menace.

Le contrat de présence postale territoriale, qui finance les 17.000 antennes de La Poste en France et lui permet de remplir sa mission de service public, doit être amputé de 50 millions d’euros cette année, a annoncé vendredi Philippe Wahl, le PDG du groupe La Poste.

50 millions d’euros sur 160 millions de suppressions de budget annoncés en marge du congrès de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) à Saint-Julien (Côte-d’Or). Bonjour l’ambiance !

Et le PDG d’enfoncer le clou : « Si cette coupe est faite en 2024, elle annonce sans doute une coupe en 2025, cela veut dire qu’on ne pourra plus faire fonctionner des agences postales communales ».

Les points postaux payés par l’impôt local

Jusqu’à présent, ces partenaires avaient évité que la France ne devienne le pays sans service public postal qu’ont créé 40 ans de politique libérale. La Poste, l’Association des maires de France (AMF) et l’État avaient signé « un contrat de présence postale territoriale » jusqu’en 2025. Il était assorti de crédits annuels de 177 millions d’euros pour compenser les pertes financières liées à la présence de 17.000 "points de contact" postaux (bureaux de poste, agences communales et intercommunales, France Services...) sur toute la France.

Grâce à ce maillage, plus de 97 % de la population se trouve à moins de cinq kilomètres ou à moins de vingt minutes d’un "point de contact" postal.

Un drame : obligée de payer les salariés !!!

Un des prétextes invoqué est le coût de la mission d’aménagement du territoire de La Poste qui progresse plus vite que les ressources sont allouées pour financer la mission. Le coût ? Une partie du salaire des employés communaux qui font fonctionner les points de contacts !

Les municipalités paient déjà les locaux, les charges (chauffage, EDF, eau, entretien...) et une partie du salaire des employés communaux travaillant pour La Poste…

C’est pas assez, faudrait qu’elles paient tout !

Pour le PDG de La Poste, qu’il paie une partie du salaire de gens qui travaillent pour lui « est un vrai drame pour l’avenir de ces points de contact ». De leur côté, les collectivités ont investi plus de 2,4 milliards d’euros depuis 2008 pour adapter et moderniser la présence postale et accompagner les clientèles les plus vulnérables. Après le gouvernement s’étonne qu’elles engagent des dépenses supplémentaires !

Le nouveau mauvais coup porté aux communes aggravera les déserts postaux, notamment les zones rurales, de montagne, les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les territoires d’outre-mer, prédit l’AMRF.

Un projet contre les Français

Dans les années 80, François Dalle, PDG « humaniste » de L’Oréal et chargé de mission par Mitterrand puis Chirac, avait pondu un ouvrage où il préconisait d’appliquer la politique de Reagan pour la France.

En gros : d’abord subventionner par l’État des contrats d’objectifs de services publics, puis par souci d’économie demander une participation croissante des Régions, puis des Départements, puis des communes puis des associations locales… et enfin supprimer les subventions d’État et renvoyer à la responsabilité individuelle des citoyens… Approuvé par Rocard pour la France et Delors pour l’Europe, ce plan dit « Pour l’Emploi » préconisait de généraliser l’emploi précaire.

Pour y parvenir, il faut notamment casser les structures nationales publiques… 40 ans et nous y sommes. Pour la Poste, et pas seulement.

À moins de réagir !

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