À travers cette grève « perlée », les syndicats entendent frapper fort sur les jours de plus forte activité. Au cœur de leurs revendications : une charge de travail devenue insupportable, la généralisation programmée du travail dominical et la baisse continue des effectifs, sources d’épuisement physique et moral pour des équipes à bout. L’ouverture le dimanche, aujourd’hui en place dans 750 magasins, pourrait être étendue à l’ensemble du parc dès juin, sans compensation ni dialogue réel, dénoncent les organisations syndicales.
Le contexte social est particulièrement tendu. Après un premier mouvement stoppé en février, les syndicats affirment que leurs alertes sont restées lettre morte. La situation est d’autant plus explosive que Lidl France, en pleine croissance, refuse toute négociation nouvelle et reste silencieuse sur les demandes de hausse salariale ou de renforcement des effectifs.
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L’UNSA, pourtant premier syndicat de l’entreprise, n’a pas rejoint l’appel, ce qui pourrait créer des disparités dans la mobilisation selon les régions. Mais la colère est profonde. Pour les grévistes, la direction cherche à imposer une nouvelle norme de travail dominical, en sacrifiant santé et vie personnelle sur l’autel de la rentabilité.
Alors que le départ surprise de Michel Biero, figure emblématique de Lidl France, a laissé place à une direction jugée plus rigide, la grève de mai pourrait bien cristalliser un malaise social plus large dans la grande distribution. Pour les syndicats, une chose est sûre : « Ce n’est pas aux salariés de payer la croissance de Lidl au prix de leur dignité ».