Laurent Marck, le directeur général, a exprimé ses « regrets » face à cette situation, indiquant l’incapacité de l’entreprise à rivaliser avec les coûts de production proposés par des fabricants étrangers, notamment à Madagascar, où le marché a été remporté. Les salariés seront contents d’apprendre que leur savoir-faire unique pour de tels produits faits sur mesure coûte « trop cher » pour l’État.
Un héritage de 25 ans menacé
Depuis un quart de siècle, l’usine Marck & Balsan de Calais confectionnait des uniformes de gala pour l’armée française, un savoir-faire reconnu dans le domaine militaire. Mais la perte du contrat passé avec l’État sonne le glas de cette énième usine calaisienne.
Selon les informations disponibles, la production française de Marck & Balsan était environ 70 % plus chère que celle de ses concurrents internationaux. « Nous n’avons pas pu rester compétitifs face aux prix proposés par les fabricants étrangers », a expliqué Laurent Marck. Notons que la différence en matière de qualité et de confection ne se chiffre pas aussi simplement.
Cette fermeture soulève d’abord des questions quant à la capacité de l’État à mettre un garrot sur l’hémorragie industrielle qui touche le pays et dont la ville de Calais a été l’un des symboles. Mais elle met aussi le doigt sur les politiques d’attribution des marchés publics.
66 emplois menacés
La fermeture de l’usine met en péril 66 emplois, principalement dans la production. Un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) est actuellement en cours de négociation, les salariés se disent « abattus » face à cette annonce.
« Avant de faire de grands discours sur la réindustrialisation, ils feraient bien de prendre les mesures pour pérenniser et développer l’existant », lance Cathy Apourceau Poly, Sénatrice communiste du Pas-de-Calais.
La CGT Textile Habillement Cuir et Blanchisserie a vivement critiqué cette fermeture, appelant à des mesures urgentes pour sauver l’emploi et relancer la production textile en France. « Cette situation est le résultat d’un manque de soutien à l’industrie française », déclare un représentant syndical. La fermeture de Marck & Balsan à Calais n’est pas un cas isolé. Elle laisse planer la crainte d’une accélération des fermetures dans l’industrie.
Alors que les négociations autour du PSE se poursuivent, les salariés et les syndicats espèrent encore des solutions pour limiter les dégâts. Mais une chose est certaine : la fermeture de Marck & Balsan marque la fin d’une époque pour Calais.