La filiale du groupe SNCF devra suspendre ses activités et vendre 40 % de ses actifs (immeubles, locomotives…).
Comme une éternelle rengaine, c’est le déclin d’un monopole public qui est signé par le gouvernement français sous exigence de Bruxelles, qui impose à l’État de cesser les aides envers le Fret, jugées « contraires aux règles de la concurrence ». Ainsi, c’est un fleuron français et ses 5000 salariés qui risquent d’être sacrifiés sur l’autel européen.
La France avait, face à l’avis du Parlement, le choix de mettre fin à ce service ou de risquer un contentieux pouvant mener à une très lourde amende.
Des conséquences climatiques
La part du Fret dans le transport de marchandises en France est minoritaire par rapport au transport routier. Ce choix entérine une nouvelle réduction de la part du rail dans le transport de marchandises, ce qui est dénoncé comme un « crime contre l’environnement » par plusieurs députés du Parti communiste français (PCF) à l’Assemblée nationale.
Le Fret, moins polluant, va devoir concéder encore plus de place au transport routier d’ici à 2025. Bruxelles justifie encore ce choix par une rhétorique financière, stipulant que si le marché se porte mieux avec le démantèlement du Fret, les manœuvres pour faire décélérer le changement climatique seront mieux envisageables.
Face à ces décisions, plusieurs syndicats ont appelé à une grève nationale les 20, 21 et 22 novembre, avec une possibilité de reconduction à partir du 11 décembre sans date d’arrêt. Les cheminots exigent un moratoire contre le démantèlement du Fret SNCF et veulent empêcher que les lignes régionales s’ouvrent à la concurrence, craignant l’accélération de la privatisation totale du secteur.