En effet, depuis le 26 novembre, l’État, à travers la DREETS (ex-Direction du Travail et de l’Emploi), a 21 jours pour entériner le PSE (plan de licenciements) du GIMA, présenté par la direction.
Or, ces deux plans de licenciements, annoncés successivement - 30 salariés au GIMA et 103 chez AGCO suscitent beaucoup d’émotion et de colère tant ils sont scandaleux.
Nous vous en parlions

Aides publiques… donc licenciements ?
Le groupe AGCO (qui possède le GIMA à 50 %) a bénéficié d’aides publiques ces dernières années, avec notamment la construction du « pont AGCO » (13 millions d’argent public dont 6 millions de l’État) qui devait déboucher sur la création de centaines d’emplois. Or, moins d’un an après l’inauguration en grandes pompes le 15 décembre 2023, ce sont deux plans de licenciements annoncés, sans compter des centaines de fins de contrats d’intérimaires ou de prestataires !
Le 8 novembre 2024, à Beauvais, la ministre du Travail et de l’emploi a d’ailleurs rappelé, au sujet de AGCO, que « les entreprises qui licencient et qui ont eu des aides publiques ont des comptes à rendre ».
Des dividendes toujours en hausse
Le groupe AGCO a réalisé durant des années des résultats exceptionnels, « avec un chiffre d’affaires net record de 14,4 milliards de dollars et les ventes les plus élevées de son histoire pour 2023, la société se concentrant sur les retours directs aux investisseurs, avec l’augmentation des dividendes pendant 11 années consécutives, avec un BPA (Bénéfice Par Action) encore nettement profitable en 2024 malgré un ralentissement d’activités » (extraits du site financier Investing.com). Le PDG de AGCO perçoit chaque année au moins 17 millions de dollars de rémunération. AGCO n’est donc pas une PME en difficulté.
Le PSE, rejeté par l’ensemble des organisations et représentants des salariés, ne prévoit ni réelle « sauvegarde de l’emploi », par des mesures sérieuses et durables de reclassement ou de reconversion avec une bonne formation ; ni accompagnement des salariés au niveau d’un groupe profitable comme AGCO. Cela est d’autant plus indigne que ces 30 ouvriers très qualifiés sont salariés de l’entreprise depuis souvent 20 à 30 ans et ont sacrifié leur vie familiale et sociale en travaillant tous les weekends à la demande de l’entreprise.
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La crainte d’autres délocalisations
Ce PSE au GIMA, très en dessous des possibilités d’un tel groupe multinational, s’il est homologué par l’État, servira de référence à l’autre PSE. Celui-là concerne 103 salariés de AGCO, mais on craint d’autres plans de licenciements dans les mois qui viennent, dans le cadre d’une stratégie d’« offshoring » (délocalisation) vers des pays à bas coût du travail clairement annoncée par le PDG du site AGCO de Beauvais.
Les pétitionnaires signalent au Préfet que son acceptation de tels plans sociaux constituerait un très mauvais signe adressé à la population pour l’avenir de l’emploi et de l’industrie dans l’Oise. Sans compter de nouvelles contradictions avec les déclarations du gouvernement sur le contrôle plus fort des entreprises ayant bénéficié de l’argent public, dans une période de restrictions de tous les budgets publics.