Un drame social, industriel et politique, qui cristallise les errements d’une stratégie industrielle déléguée aux fonds d’investissement.
L’argent public sans contrôle, la colère ouvrière en retour
Reprise en 2024 par le britannique Greybull Capital, Novasco devait être le symbole d’une relance industrielle appuyée par l’État. Sur les 175 millions d’euros promis, l’État a tenu parole — 85 millions versés —, tandis que Greybull n’a injecté que… 1,5 million. À peine de quoi financer un mois de salaires. Depuis, l’entreprise a accumulé les coups durs : accident industriel, effondrement du marché automobile, difficultés d’approvisionnement énergétique. L’été dernier, le redressement judiciaire était acté. Depuis, les promesses se sont évaporées.
L’espoir d’une reprise s’était un temps incarné dans le groupe Métal Blanc, qui envisageait de reprendre l’ensemble des quatre sites du groupe. Mais lundi, l’entreprise ardennaise s’est retirée, évoquant des « conditions économiques défavorables » et des « incertitudes sur le coût de l’énergie ». Résultat : aucune offre ne concerne le site d’Hagondange, pourtant cœur historique de la production d’aciers spéciaux français. Les trois autres…