Le tribunal de commerce de Paris, présidé par Béatrix Peret, a prononcé son jugement une semaine après l’audience en chambre du conseil qui s’est déroulée le 7 mai. La SAS Logil était représentée par Laurent Cocault, assisté de Me Matthieu Della Vittoria. Le président de la maison mère, la SAS Financière Trésor du Patrimoine, Rémy Smith, était absent. Le représentant des salariés, Fabrice Pancerz n’avait pu, lui non plus, se présenter à l’audience. En dépit de la non-représentation des salariés, le 7 mai, la vice-procureure de la République, Mme Dané, s’est déclarée favorable à l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire, ainsi que le demandaient Logil et la Financière Trésor du Patrimoine. Entre autres arguments : « L’entreprise est manifestement dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible, en conséquence, elle se trouve en état de cessation des paiements. » Le passif s’élève en effet à 464 580 euros dont 294 787 euros exigibles. L’actif n’est que de 246 051 euros dont 12 856 euros disponibles, trop faible en effet pour payer la dette.
Le chiffre d’affaires de l’entreprise Logil s’élève à un peu plus de 2,55 millions d’euros. La cessation de paiement avait été déclarée le 25 avril.
Les salariés déplorent manquer d’information depuis l’ouverture du dossier. Ils ont fini par obtenir, ce jeudi matin, le jugement annonçant la procédure de liquidation demandée le 7 mai. Auparavant, et tandis que le déménagement des colis et du matériel se poursuivait devant leurs yeux, ils ont bloqué 3 camions et déchargé celui que l’on avait commencé à remplir. Les engins sont repartis à vide vers Évreux où la société possède des entrepôts logistiques.
Selon un délégué syndical (élu dans le collège encadrement), les lettres de licenciement sont prêtes et commencent à être envoyées aux salariés. Ces derniers ne sont plus tenus de se présenter dans l’entreprise. « Mais officiellement, nous ne savons toujours rien et nous doutons de tout », peste l’une d’entre elle. De tout, sauf d’une chose : les deux repreneurs qui avaient été évoqués ressemblent fort à des fantômes. La liquidation a été prononcée avec effet immédiat.