Le 20 décembre 2023, notre confrère L’Observateur de Beauvais annonçait « Après l’union des deux sites du fabricant de tracteurs, le président d’AGCO France, Thierry Lhotte, a encore “beaucoup d’idées” pour le site de Beauvais ».
Unification des sites AGCO 1 et AGCO 4 à Beauvais, ouverture du pont, maison mondiale Massey Ferguson, développement économique, emplois… Et de consacrer une pleine page à la politique de l’entreprise de 3.000 salariés présentée comme « La maison mondiale de Massey Ferguson ».
Virés et méprisés
Un avenir radieux pour Massey jusqu’à ce que la CGT s’aperçoive que, tranquillement cette année, la direction s’engageait dans le démantèlement de l’outil industriel avec la vente de machines et le choix de ne plus usiner des pièces sur Beauvais, mais de les acheter à l’étranger.
Une orientation qui correspond aux propos du PDG mondial de AGCO, le 24 juin dernier, de supprimer 6 % des effectifs mondiaux avec un impact sur tous les sites et donc sur celui de Beauvais.
Et de fait, la direction va présenter un plan de licenciements collectifs au Comité social et économique de l’entreprise, mercredi 25 septembre. 30 salariés très qualifiés, membres d’équipes de week-end très sollicitées depuis près de 4 mois virés au moment même où le GIMA (Groupement International de Mécanique Agricole) célèbre son 30ᵉ anniversaire à Beauvais.
« Nous mettons l’Homme au centre de la performance collective. Transparence, autonomie, respect et responsabilité sont les valeurs fortes de notre groupe. », affiche sans honte GIMA qui a rejeté toutes les propositions formulées pour éviter les licenciements.
13 millions offerts sans condition
Le mépris passe d’autant plus mal que les licenciements interviennent quelques jours après que le pont AGCO, ait été présenté comme le symbole de la réindustrialisation, d’un nouvel élan économique et industriel pour le Beauvaisis, par les patrons comme par les maires de droite de Beauvais. Ceux-ci, l’ex-ministre Caroline Cayeux (LR divers Droite) puis Franck Pia (UDI), par ailleurs responsable juridique de la Chambre d’Agriculture de l’Oise ont fait accorder sans condition quelque 13 millions d’argent public à la demande du PDG d’AGCO rappelle la CGT.
La bataille contre les licenciements ne fait que débuter. C’est par un premier rassemblement de lutte et de soutien, à l’occasion du 30ᵉ anniversaire de l’entreprise, que les salariés sont invités à se rassembler, samedi 21 septembre dès 9 h au pied du « pont à 13 millions ».
