Milee c’était la société qui, avec Médiaposte (filiale de La Poste) distribuait tracts et prospectus jusqu’aux fins fonds de nos campagnes.
10.000 personnes y étaient employées, souvent très mal payées. 90 % étaient à temps partiel et pour 40 % Milee représentait le seul emploi, tandis que 30 % étaient des retraités cherchant un complément de salaire, les derniers 30 % cumulant la distribution des publicités avec un autre emploi.
Dans les Hauts-de-France, l’entreprise employait 1.300 personnes.
Milee s’était distinguée par sa gestion particulièrement antisociale, allant même jusqu’à installer en 2017 des badgeuses truquées qui pénalisaient les salariés ou en minorant systématiquement les indemnités kilométriques.
À ces pratiques douteuses s’ajoutaient une gestion qui favorisait quelques gros clients facturés cinq à six fois moins cher que les petites entreprises ou les mairies.
Le choix du moindre coût
Las, c’est justement la grande distribution, notamment Leclerc, Intermarché, Carrefour qui ont abandonné la publicité-papier au profit du numérique. Le prétexte est écologique mais ne trompe personne. Il est moins coûteux pour ces entreprises de passer par le numérique qui voit le client faire l’effort de recherche, comme on lui demande aujourd’hui de remplacer les caissières aux bornes informatisées.
Une décision de plus, prise par des fournisseurs de service qui, pour notre bien et en notre nom, font des choix pour lesquels nous n’avons jamais été consultés. On l’avait déjà constaté avec la pose des compteurs Linky.
Les grandes surfaces responsables
Contrairement aux messages « écolos » des grandes surfaces qui prétendent que le temps du papier est révolu, du fait des consommateurs, la moitié des Français lisent toujours les publicités distribuées en boîtes aux lettres au moins une fois par semaine.
Selon une étude BALmétrie réalisée par IPSOS, 68 % des Français ont consulté au moins un imprimé publicitaire au cours des huit derniers jours. Ce support permet à 85 % des lecteurs d’accéder aux informations sur les promotions et les soldes, et incite 63 % d’entre eux à se rendre directement en magasin.
Il n’empêche, le secteur de la distribution d’imprimés publicitaires est passé de 10,4 milliards d’imprimés publicitaires en 2019 à 5,7 milliards en 2023, selon La Poste. Cet effondrement conduit aujourd’hui au licenciement brutal des 5.000 salariés qui restaient sur les 10.000 de Milee. Ce dernier n’a toujours pas payé les salaires d’août.