Dans son dossier consacré à la rentrée, l’Union étudiante, syndicat étudiant né en 2023 d’une scission de l’UNEF et proche de LFI, note que depuis 2017, les frais d’inscription à l’université ont augmenté de 94 euros en licence, 97 euros en master et 103 euros en doctorat.
En licence, les frais d’inscription passeront donc de 170 à 175 euros, de 243 à 250 euros en master et de 380 à 391 euros en doctorat. Parallèlement, la Contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC), initialement fixée à 90 euros en 2018, montée à 92 euros en 2020, à 95 euros en 2022, et à 100 euros en 2023, sera de 103 euros à la rentrée 2024.
Les étudiants étrangers, premières victimes
Les étudiants étrangers sont les premières victimes de l’augmentation des frais d’inscription : alors que l’inscription en licence coûte 175 euros à un étudiant de nationalité française, elle s’élève à 2 675 euros pour un étudiant étranger.
L’Union étudiante rappelle aussi que le coût du loyer annuel pour les étudiants logés au CROUS a augmenté de 351 euros en moyenne depuis 2017 et de 987 euros pour les étudiants logés chez des bailleurs privés.
Au total, l’Union étudiante estime qu’entre 2017 et 2024, la perte de pouvoir d’achat annuelle pour un étudiant a été de 2 650 euros.
Même constat pour l’UNEF : dans son enquête sur le coût de la vie étudiante qui vient de paraître, le syndicat étudiant pointe du doigt une augmentation de 3,5 % des loyers au CROUS et de 1,08 % des loyers chez les bailleurs privés depuis l’année dernière.
Alors qu’Emmanuel Macron promettait en 2017 la construction de 60 000 nouveaux logements étudiants, ce sont moins de 5 000 nouveaux logements qui ont été construits, soit 8,8 % des logements promis. Seuls 6 % des étudiants sont actuellement logés dans des logements du CROUS.
Sans surprise, le coût de la vie est le plus élevé dans la région parisienne : Paris, Créteil, Saint-Denis et Nanterre se classent en tête des villes les plus chères pour les étudiants, mais la situation est aussi particulièrement alarmante dans les départements ultramarins où les étudiants sont confrontés à des écarts de prix sur l’alimentation de près de 40 % par rapport à la métropole.
Le coût de la vie est également plus élevé pour les femmes : prenant en compte le coût des protections périodiques et les dépenses induites par ce que l’UNEF appelle les injonctions patriarcales (maquillages, épilation, habillement…), le syndicat estime le surcoût à payer par les étudiantes à 864,68 euros par an.
Les syndicats revendiquent l’encadrement des loyers
L’UNEF revendique la création de 150 000 logements CROUS, l’augmentation des APL et l’encadrement des loyers afin de garantir un droit au logement pour tous les étudiants. Le syndicat étudiant plaide depuis des années pour la mise en place d’une allocation d’autonomie pour tous les étudiants.
L’Union étudiante appelle quant à elle au gel des loyers et charges dans les logements CROUS, ainsi qu’à encadrer le montant et la hausse des loyers dans toutes les villes universitaires et à construire les 55 000 logements manquants pour atteindre la promesse des 60 000 supplémentaires entre 2017 et 2022. Elle appelle également à réinstaurer le repas à un euro pour tous les étudiants et à rehausser l’accès au droit aux bourses CROUS pour y retrouver les près de 60 000 étudiants retirés à la population boursière depuis 2020.