La CGT avait alerté dans un communiqué du 25 mars dernier et à l’occasion d’une conférence de presse sur l’avenir des services publics : « La libéralisation du secteur de la formation professionnelle qui a débuté dans les années 2000 et s’est depuis poursuivie sans relâche, a eu de nombreuses conséquences sur les organismes de formation, en particulier ceux relevant du secteur public. »
Chute drastique des financements publics
Les salariés de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) venaient d’apprendre que le Conseil régional, le principal financeur via le Plan régional de formation pour la période 2025-2028, était en recul sur ses subventions. De 30 millions d’euros, ces subventions tomberaient à 10 millions, remettant ainsi en cause des formations pour des métiers en tension en préférant financer des entreprises de formation privées.
Reçus ce mardi par le vice-président Philippe Beauchamps, en charge des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle, les syndicats sont repartis avec très peu de réponses et une explication qui ne les satisfait pas. En clair, la Région leur assure, main sur le cœur, que le but n’est pas de favoriser le privé par rapport au public. Mais, ajoute-t-elle, la faute de la situation reviendrait à la direction de l’Afpa qui aurait mal répondu à l’appel d’offre public et n’aurait porté son offre que sur 30 % des lots. C’est notamment ce qu’a affirmé l’élue régionale en charge du dossier, Nathalie Drobinoha.
À la CGT, le secrétaire régional David Ringeval se montre particulièrement sceptique quant à la sincérité des élus. Il rappelle que les résultats du PRF menacent plusieurs centres de formation et que, si rien n’est fait au 1er janvier 2026, l’Afpa régionale risque de perdre environ 150 salariés sur un effectif total de 530. Parmi les emplois menacés, la CGT parle de 111 formateurs, 23 assistantes de formation et 8 chargés de recrutement. Comme le syndicat l’avait déjà dénoncé, c’est une « marchandisation » des formations professionnelles qui est en marche. Avec à la clé une volonté de privatiser.
La CGT demande des comptes à la direction
Si les élus régionaux assurent qu’il n’en est rien, ils se retranchent derrière la responsabilité de la direction de l’Afpa et refusent de revenir sur l’appel d’offre. Ils laissent toutefois une porte entrouverte pour revoir une partie de la copie sur certains territoires et métiers en tension. Pour David Ringeval, il n’est pas question d’en rester là. La CGT va donc vérifier les informations qu’elle vient de recevoir en demandant un rendez-vous à la direction régionale de l’Afpa, mais aussi à la direction générale. Elle compte également contacter son avocat et se tourner vers son ministère de tutelle.
« Nous sommes un service public, insiste David Ringeval. Il nous faut donc un plan d’aide au niveau d’une mission de service public. »