Il constate que les dépenses sociales consacrées aux retraites représentent 13,4 % du PIB en France, ce qui serait un niveau élevé par rapport aux autres pays développés… sauf que dans nombre de ces pays, les retraites reposent, pour une large part, sur la capitalisation et n’entrent donc pas dans les dépenses sociales.
Il consacre une large part du rapport à constater que « les projections financières sont TRÈS SENSIBLES aux évolutions démographiques et économiques à venir. »(fécondité, espérance de vie, immigration, situation économique, taux de chômage, productivité du travail). Autrement dit, faire les projections qui sont aujourd’hui publiées dans le rapport du COR pour 2050, voire 2070, tient plus de la boule de cristal que d’une démarche réellement scientifique… à moins qu’elles ne visent à dramatiser et désespérer du système de retraite actuel.
Il oriente clairement le débat vers la capitalisation quand il constate que, toutes choses égales par ailleurs, le niveau de vie des retraités est appelé à diminuer avec la réforme de 2022… et donc que chacun devrait dès aujourd’hui se tourner vers une part de capitalisation.
Jusqu’en 2022, le COR rendait des rapports assez équilibrés dans les données publiées comme dans ses conclusions… jusqu’à ce que son président Pierre-Louis Bras soit littéralement limogé en octobre 2022 après avoir critiqué la dernière réforme des retraites. Il a été immédiatement remplacé par Gilbert Cette, soutien indéfectible de Macron depuis 2017.
La volonté politique de réduction systématique des dépenses sociales reste le credo quand le rapport constate que même si « les dépenses augmentent peu (13,9% du PIB en 2024, 14,2% en 2070), les ressources diminuent plus encore (13,9% du PIB en 2024, 12,8% en 2070) » Quel aveu... la question reste donc, avant tout, un problème de recettes, mais tout ce que préconise le rapport c’est de nouveaux reculs de l’âge de départ porté à 65,5 ans dès 2045, et même 66,5 ans... en 2070.
À lire aussi : Les communistes font adopter cinq textes pour la justice sociale et les Outre-mer
Mais tout est loin d’être joué. À l’initiative des députés communistes, le 5 juin, l’Assemblée nationale a voté une résolution visant à l’abrogation du report de l’âge légal de départ à 64 ans, le conclave sur les retraites initié par Bayrou s’embourbe et les organisations syndicales de lutte dont la CGT appellent à la mobilisation sur le sujet.