Nommé à Matignon le 9 septembre dernier, Sébastien Lecornu n’a toujours pas présenté son équipe. Les ministres de François Bayrou expédient, comme on dit, « les affaires courantes ».
Où siégeront celles et ceux d’entre eux élus aux élections législatives de 2024 ? À leur place de député ? À leur place de ministre fantôme ? Dans ce cas, ils ne peuvent prendre part aux votes. On verra là si la loi est respectée. Sous le règne de M. Macron, tout est possible.
Lui s’assoit sur les résultats électoraux ; il n’a pas de majorité, bof, il s’en passe. Il recrute ses premiers ministres chez les vaincus du suffrage universel : Barnier, chez Les Républicains – 43 élus ; Bayrou, au MoDem – 35 députés ; Lecornu – Renaissance – 172.
Jamais depuis les dictateurs ou apprentis dictateurs du XIXe siècle – Louis Bonaparte, Mac-Mahon, Boulanger – on avait vu tel mépris du suffrage universel. Ce « mépris » que dénonçait George Sand dans son Journal en 1870 : « un grand mépris, une sorte de haine douloureuse, une protestation que je vois grandir contre le suffrage universel ».
Car enfin, ça se voit : il voudrait gouverner sans gouvernement. Par décret ! Par ordonnance ! Sans contrôle ! Sans…