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Politique

Une première : la rentrée parlementaire sans gouvernement

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Mise à jour le 10 octobre 2025
Temps de lecture : 2 minutes

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Assemblée nationale Gouvernement Macron

C’est aujourd’hui, 1er octobre, la rentrée parlementaire. Jamais rentrée parlementaire ne s’est passée ainsi depuis 1958 et l’avènement de la Ve République : il n’y a pas de gouvernement !

Nommé à Matignon le 9 septembre dernier, Sébastien Lecornu n’a toujours pas présenté son équipe. Les ministres de François Bayrou expédient, comme on dit, « les affaires courantes ».

Où siégeront celles et ceux d’entre eux élus aux élections législatives de 2024 ? À leur place de député ? À leur place de ministre fantôme ? Dans ce cas, ils ne peuvent prendre part aux votes. On verra là si la loi est respectée. Sous le règne de M. Macron, tout est possible.

Lui s’assoit sur les résultats électoraux ; il n’a pas de majorité, bof, il s’en passe. Il recrute ses premiers ministres chez les vaincus du suffrage universel : Barnier, chez Les Républicains – 43 élus ; Bayrou, au MoDem – 35 députés ; Lecornu – Renaissance – 172.

Jamais depuis les dictateurs ou apprentis dictateurs du XIXe siècle – Louis Bonaparte, Mac-Mahon, Boulanger – on avait vu tel mépris du suffrage universel. Ce « mépris » que dénonçait George Sand dans son Journal en 1870 : « un grand mépris, une sorte de haine douloureuse, une protestation que je vois grandir contre le suffrage universel ».

Car enfin, ça se voit : il voudrait gouverner sans gouvernement. Par décret ! Par ordonnance ! Sans contrôle ! Sans opposition !

Au fond, Macron, qui n’a jamais été élu nulle part, qui n’a jamais fait de campagne électorale avant d’être totalement inconnu, littéralement parachuté à l’Élysée, voit dans le gouvernement de la République une manière de conseil d’administration. C’est la seule chose qu’il connaisse. Ça tombe bien, ceux qui l’ont fait roi aussi. Il n’a de respect pour rien : ni les institutions de la République, ni le Parlement, ni les parlementaires, ni, bien entendu, celles et ceux qui les ont élus, c’est-à-dire le Peuple.

On a déjà dépassé la Ve République. On a dépassé la République ! Mitterrand parlait jadis du « coup d’État permanent ». Il est là !

« Quand la moralité publique s’éclipse, écrivait Victor Hugo dans Napoléon le Petit, il se fait dans l’ordre social une ombre qui épouvante. » Et de ce même petit homme, remarquait Marx : « La mesquinerie de la conception, la bassesse du point de vue (...) correspondent tout à fait au caractère du monsieur (...). Il convient pourtant de s’étonner que ses grands succès ne lui aient pas permis de s’élever, ne fût-ce qu’un instant, au-dessus de lui-même. »

On en dira autant de Macron, sauf qu’à voir l’état dans lequel il a mis la France, on le verra plus petit encore.

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