C’est par un communiqué de presse que la plateforme « Dynamique pour les Droits des enfants » a réagi le 27 décembre dernier. Cette plateforme, qui regroupe une vingtaine d’associations dont l’Unicef, a été créée à l’occasion des 30 ans de la Convention des Nations Unies pour les Droits de l’enfant. Elle y dénonce la disparition d’un ministère dédié. Alors que la protection de l’enfance est en souffrance en France et dans le monde, le communiqué précise que « seule la création d’un ministère de l’Enfance, avec une place centrale au sein du gouvernement et des moyens humains et financiers dédiés, pourra assoir une politique interministérielle en faveur des enfants et des jeunes qui soit transversale, cohérente et intégrée ».
En effet, si la protection de l’enfance fait partie des attributions de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, celle-ci s’est entourée de plusieurs ministres dont les champs de compétences empiètent sur la protection de l’enfance, et finalement l’émiettent.
Un Haut-commissariat plutôt qu’un Ministère
Le lendemain, Emmanuel Macron a répondu sur X avec la nomination prochaine d’un Haut-commissariat à l’enfance. Un Haut-commissariat est une entité administrative autonome des autres ministères, qui se veut pérenne et incarné par une personnalité. Mais contrairement à un ministre délégué ou un secrétaire d’État, un Haut-commissaire n’a aucun pouvoir décisionnaire.
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En créant un Haut-commissariat, l’exécutif externalise la gestion « d’un dossier », ce qui le protège des aléas politiques certes, mais ne garantit aucunement ses moyens d’action, a fortiori dans un contexte d’économies imposées aux collectivités territoriales dont les départements qui sont chefs de file de l’action sociale.
L’attente continue
Dans tous les cas, cette annonce, aussi insatisfaisante soit-elle, n’a toujours pas vu le début du commencement de sa concrétisation puisqu’il n’y a toujours rien. Interpellée le 21 janvier à l’Assemblée nationale, Catherine Vautrin a répondu que cela se précisait sans donner plus de détails. Elle a également salué le travail mené par les députés et en particulier Isabelle Santiago, députée socialiste et rapporteure de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les manquements des politiques de protection de l’enfance, dont le communiste Édouard Bénard est Vice-Président.
De son côté, le PCF a décidé d’organiser des Assises nationales sur le sujet, le 7 juin 2025 à Paris. Espérons que d’ici là, le gouvernement aura réussi à préciser ce qu’il entend mettre en place pour respecter les Droits de l’enfant au-delà d’un tweet.