Dans les milieux d’extrême droite, les associations qui aident les migrants sont régulièrement taxées d’associations « immigrationnistes », un terme très connoté, mais toutefois repris et légitimé par Emmanuel Macron le 18 juin dernier en marge de son déplacement à l’île de Sein dans le Finistère…
Parmi les associations qui déplaisent particulièrement à la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, la Cimade occupe une place de choix.
Fondée le 18 octobre 1939 peu après le début de la Seconde Guerre mondiale par des mouvements de jeunesse chrétiens de confession protestante, dont certains liés au scoutisme comme les Éclaireuses et éclaireurs unionistes de France, la Cimade, à l’origine acronyme de « Comité inter-mouvements auprès des évacués », et membre de la Fédération protestante de France, est devenue une association œcuménique dont une partie des bénévoles est aujourd’hui laïque.
Déclaration diffamatoire sur BFM TV
Fortement investie dans l’aide juridique en droit des étrangers et de la nationalité, la Cimade est honnie par l’extrême droite.
En 2022, durant la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait alors déclaré à l’antenne de BFM TV que les associations d’aide aux migrants étaient « complices des passeurs, oui, parfois » avant d’ajouter que « La Cimade organise en réalité la filière d’immigration clandestine en provenant des Comores », à Mayotte.
La Cimade avait porté plainte en diffamation. Le 13 octobre 2023, Marine Le Pen avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à 500 euros d’amende avec sursis, ainsi qu’à deux mille euros de frais de justice et un euro de dommages et intérêts. Le tribunal avait estimé que les propos de la candidate du RN « ont dépassé la dose d’exagération possible dans le contexte dans lequel ils ont été prononcés » et que « les limites de la liberté d’expression » ont été franchies.
Marine Le Pen avait fait appel de cette condamnation. La Cour d’appel de Paris a rendu son arrêt ce mercredi 11 septembre et confirmé la condamnation prononcée en première instance à 500 euros d’amende avec sursis.
Dans un communiqué, la Cimade s’est réjouie de la condamnation de Marine Le Pen, soulignant que « Les discours mensongers visant à stigmatiser les associations et les personnes migrantes qu’elles accompagnent, pour attiser ainsi les tensions sociales et les violences, ne peuvent être distillés en toute impunité. Il est heureux que la justice l’ait reconnu à travers cette condamnation pour diffamation. La Cimade se mobilisera pour défendre la vérité chaque fois que cela sera nécessaire, et en particulier contre les mensonges de l’extrême droite. De la même manière, elle continuera avec détermination à défendre le respect des droits et de la dignité de tous les habitants de Mayotte. »