Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1722

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1722

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Marie-Jeanne Gobert, membre du Comité exécutif national du PCF.
Entretien

Le PCF part au combat pour préserver le tissu associatif français

Accès abonné
Mise à jour le 10 septembre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Mots -clé

PCF Entretien Budget 2026

Lors des Universités d’été du PCF, Fabien Roussel a alerté sur la situation du monde associatif qui est « asphyxié par les coupes budgétaires successives ». Le secteur compte 2 millions d’associations, 16 millions de bénévoles et 1,8 million de salariés. Mais aujourd’hui, 186 000 emplois sont menacés, au risque de provoquer « l’un des pires plans sociaux de l’histoire de France ».

Un danger pour ce tissu associatif « unique en Europe » et pourtant indispensable à la cohésion de la République. Nous avons rencontré Marie-Jeanne Gobert, membre du Comité exécutif national du PCF et chargée de cette question.

Fabien Roussel parle d’un secteur « asphyxié ». Concrètement, quelle est aujourd’hui la situation des associations en France ?

Depuis plusieurs années maintenant, le secteur associatif est confronté à des politiques libérales dont la préoccupation première est le profit au détriment d’une société solidaire, émancipatrice et démocratique, reposant sur les services publics et un secteur associatif forts. Un socle indispensable pour assurer l’égalité et l’accès à tous les droits.

Le budget 2025 a produit un séisme dans le secteur en matière d’emplois. Celui annoncé pour 2026 qui prévoit d’amputer le budget des collectivités et des politiques jeunesse, de solidarité de plusieurs milliards menacent la survie même de très nombreuses associations.

L’enquête du Mouvement associatif (LMA) de mars 2025 révèle que :
— 69 % des associations employeuses déclarent que le montant de leurs fonds propres est fragile ou nul,
— 45 % des subventions sont en baisse,
— 39 % envisagent de réduire leurs effectifs.

Derrière ces chiffres, c’est la pauvreté, l’isolement et le chacun pour soi qui laissent place au vide. L’absence de services publics et de structures d’éducation populaire crée un terrain favorable à l’émergence d’organisations à caractère mafieux.

Une situation qui a aussi pour conséquence de creuser les inégalités et de nourrir le vote RN.

Le PCF alerte sur un risque de « plan social historique ». Qu’est-ce que cela signifie, et quelles seraient les conséquences pour les salariés, les bénévoles et les usagers ?

L’union des employeurs de l’Économie sociale et solidaire (UDES) a mis en avant, sur la seule base du budget 2025 le risque de suppression de 186 000 emplois. Précédemment, la suppression des emplois aidés (PEC, CUI, CAE) ont affecté 48 % des associations, les privant de ressources humaines essentielles.

Les retards dans les versements des fonds publics et la lourdeur administrative découragent les salariés et les bénévoles. Tout un ensemble de mesures et de conséquences qui aboutissent à des fermetures de centres sociaux, à des structures de solidarité et de l’éducation populaire qui ne peuvent plus soutenir les bénéficiaires des minimas sociaux, des citoyens, notamment des jeunes, privés d’activités culturelles et sportives ou qui n’ont plus accès à l’aide aux devoirs.

Cette politique d’austérité, présentée au nom d’efforts nécessaires pour réduire la dette, va nourrir les ambitions du privé et du secteur marchand. L’espace libéré par l’associatif est une aubaine pour développer des activités économiques sur la base de besoins existants, mais à des tarifs prohibitifs qui excluent les familles des couches moyennes et au faible pouvoir d’achat.

Ainsi, dans le contexte actuel, notre engagement dans la défense du secteur associatif, des salariés et bénévoles s’inscrit dans toutes les mobilisations pour combattre et imposer un budget 2026 en faveur de l’emploi et des réponses à apporter aux besoins humains.

Quelles propositions concrètes mettez-vous en avant et comment comptez-vous mobiliser les travailleurs, les élus et les collectivités ?

Nous avons bâti un échange avec le secteur associatif et nombre de nos élus sont présents aux côtés de leurs salariés et bénévoles pour soutenir leurs projets.

Nous affirmons qu’un plan d’urgence est indispensable pour sauver les associations et redonner vie au contrat républicain. Nos propositions ont toutes pour objectif de maintenir et réévaluer les subventions des associations afin de conforter les salariés et bénévoles dans leurs missions sociales, dans leur volonté de maintenir un haut niveau d’éducation populaire en France. Ces propositions réaffirment aussi l’impérieuse nécessité de faire vivre la liberté associative.

Notre démarche sera celle d’initier un grand mouvement de reconnaissance du rôle des associations dans la société française, de rassembler contre les choix austéritaires et à imposer des reculs au gouvernement.

Nous appellerons avec force à un rassemblement large pour soutenir toutes les mobilisations en faveur d’un budget et d’une politique qui défend un modèle social basé sur la justice, la démocratie et la paix.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Avec Taylan Coskun Le jeu qui forme les esprits. De Marx à la Russie, un voyage par les échecs

Les échecs ne sont pas seulement un jeu. Ils sont une véritable école de stratégie et de tactique, un outil d’éducation intellectuelle et politique. C’est ce que maintient Taylan Coskun, dans ce dernier volet de notre rencontre. « Dans les dimensions d’un jeu, les échecs montrent l’imbrication entre la compréhension théorique et la pratique stratégique », explique-t-il. Au-delà du plaisir du jeu, il y voit un vecteur de réflexion, d’analyse et d’émancipation.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.