Mais ces mesures risquent de toucher les plus pauvres, qui se retrouvent à nouveau en première ligne des ajustements budgétaires.
Des économies qui pèseront sur les patients
Avec un déficit de la branche maladie qui s’élève à 14,6 milliards d’euros en 2024, contre une prévision de 8,5 milliards, le gouvernement entend limiter la hausse des dépenses à +2,8% pour 2025, après +3,3% en 2024. Pour y parvenir, il mise sur un transfert de charges vers les complémentaires santé : l’Assurance maladie réduirait sa part de remboursement des consultations médicales, les mutuelles augmentant en parallèle leur part pour maintenir le niveau de prise en charge. Toutefois, cette mesure laisse sur le bord de la route les 2,5 millions de Français qui ne disposent pas de complémentaire santé. Ces derniers verront leur reste à charge augmenter, ce qui pourrait les pousser à renoncer à certains soins.
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Billet d’humeur : Pourquoi les mutuelles vont-elles encore augmenter ?Cette réforme risque aussi de se traduire par une hausse des cotisations des mutuelles, après une augmentation moyenne de 8% cette année. Les familles les plus modestes, déjà frappées par l’inflation et la hausse des dépenses de santé, pourraient être les premières à en pâtir, accentuant les inégalités d’accès aux soins.
Indemnités réduites et prescriptions encadrées
Le PLFSS prévoit également de réduire les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie, plafonnées désormais à 1,4 Smic au lieu de 1,8 aujourd’hui. Si les entreprises compensent parfois ces pertes de revenus, ce n’est pas le cas pour tous les salariés. Ces derniers verront leurs revenus diminuer en cas d’arrêt de travail, un coup dur pour ceux qui peinent déjà à boucler les fins de mois.
D’autres mesures, comme la réduction des tarifs de certains médicaments et le renforcement du contrôle des prescriptions médicales, visent à contenir les dépenses. Mais elles pourraient compliquer l’accès à certains traitements pour les patients chroniques, souvent plus vulnérables sur le plan financier. En milieu rural, où l’accès aux soins est déjà restreint, les conséquences pourraient être particulièrement lourdes.