En moins d’un an, Michel Barnier, Gabriel Attal puis François Bayrou ont successivement chuté. Cinq Premiers ministres se sont succédé depuis 2022. Un record qui dit la profondeur de la crise.
Appel à la rupture
Pour le PCF, la chute du gouvernement est « une première victoire » contre une politique qui voulait « faire payer encore et toujours le monde du travail ». Le parti appelle à un changement immédiat de cap : hausse des salaires, abrogation de la réforme des retraites, moratoire sur les licenciements, justice fiscale et conditionnalité des aides publiques aux entreprises. Une grande journée de mobilisation est d’ores et déjà prévue le 18 septembre à l’appel de l’intersyndicale, dans la continuité du 10.
La sénatrice communiste Marianne Margaté dénonce quant à elle un exécutif « effondré sous le poids du rejet populaire de ses politiques d’austérité », rejetant le « chantage à la stabilité » qui sert selon elle à prolonger « l’exploitation et l’aggravation des inégalités ». Pour elle, la brèche ouverte doit être « une opportunité pour le monde du travail », en imposant une rupture avec la logique budgétaire qui a produit la crise.
Et maintenant ?
Au sommet de l’État, la fébrilité est palpable. Macron temporise, mais les marges de manœuvre sont réduites. Remanier sans majorité reviendrait à repousser l’inévitable. Dissoudre, c’est prendre le risque d’un nouveau séisme électoral. Dans tous les cas, la crise s’approfondit.
La chute de Bayrou n’est pas un accident de parcours, mais un symptôme. Le système vacille, et avec lui des institutions qui ne parviennent plus à masquer la défiance populaire à l’égard d’une politique taillée sur mesure pour les marchés financiers.