C’est cette originalité qui fait la force de son intervention, dans un moment où dominent confusion, résignation et suivisme.
Un discours de classe dans une fête de combat
La Fête de l’Humanité 2025 n’a pas été qu’un moment festif. Elle a été traversée d’une colère palpable, une urgence sociale et une volonté farouche de débattre, de construire, d’agir. Le discours de Fabien Roussel, prononcé le 13 septembre, s’est inscrit dans cette dynamique. Il a salué la mobilisation du 10 septembre — 250 000 manifestants, plus de 1 000 grèves — comme un signal fort d’une jeunesse en mouvement, joyeuse et déterminée, malgré la répression policière.
Fabien Roussel a dénoncé la chute du gouvernement Bayrou comme un simple « fusible qui saute », sans changement réel. Le tableau électrique reste en place et, avec lui, les logiques d’austérité. Il a fustigé Emmanuel Macron, qualifié d’« ingénieur du chaos », et son successeur Sébastien Lecornu, vu comme une continuité sans rupture. Le discours a mis en lumière une France en crise : précarité, mal-logement, universités en faillite, casse industrielle, services publics sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.
Préparer le 18 septembre et refuser la guerre
Dans ce contexte, Roussel a lancé un appel vibrant à la mobilisation du 18 septembre, portée par l’intersyndicale. Il a affirmé que seule une rupture franche avec le capitalisme peut redonner espoir. Le « Pacte pour la France » du PCF propose un État stratège, des nationalisations ciblées, un SMIC à 2 000 €, l’abrogation de la réforme des retraites et une justice fiscale retrouvée : « Les riches doivent payer. »
Mais ce discours ne s’est pas enfermé dans les institutions. Il a refusé les illusions parlementaires et affirmé que le changement viendra du peuple. Il a aussi porté une voix claire contre la guerre : refus de l’économie de guerre en Ukraine, dénonciation du génocide à Gaza, appel à une sortie de l’OTAN et à une sécurité collective en Europe.
C’est ce double refus — refus de l’austérité et refus de la guerre — qui a fait la singularité de son intervention. Dans une fête où s’exprimaient la colère et l’espérance, le meeting du PCF s’est distingué par cette clarté politique, rare et précieuse, qui lui a donné toute sa force.