Si le public de ce 27 août était un peu moins nombreux que les années précédentes, dans la salle du Kursaal de Malo-les-Bains, il n’a pas moins exprimé son enthousiasme et sa ferveur lorsque le secrétaire national du PCF est apparu devant le podium. Accolades, serrages de mains, échanges d’impressions, l’exercice est rompu mais efficace.
Fabien Roussel était notamment entouré des sénateurs du Nord, Eric Bocquet et Michelle Gréaume et de la sénatrice honoraire Michèle Demessine, du député PS de la 13ᵉ circonscription du Nord Julien Gokel (qui l’a emporté face au candidat RN), du président de l’Anecr 59 Alexandre Basquin, de la secrétaire fédérale et d’élus départementaux et régionaux.
Il a d’abord eu un mot pour la famille du gendarme tué la veille et pour les forces de l’ordre. Il est également revenu sur la tentative d’incendie de la synagogue de la Grande-Motte. Avant d’aborder le sujet tant attendu concernant la décision d’Emmanuel Macron de refuser un Premier ministre de gauche et de poursuivre ses concertations, il a rappelé quelques chiffres sur la réalité sociale des classes populaires du Nord. « Près de la moitié des habitants du Nord ne partent pas en vacances et le taux de chômage est plus élevé ici de 4%. Un quart de la population vit avec moins de 1000 euros par mois », dénonce-t-il. « On sait aussi ce qu’est la dignité. Ici, on ne quémande pas, on se bat ! » Belle façon d’en arriver à ce qu’il nomme le « coup de force de Macron » et la « journée noire » du 26 août.
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Se battre pour le HF4 d’ArcelorMittal
Hors de question, pour lui, que le PCF laisse faire. Il a donné rendez-vous à la Fête de l’Humanité des 13, 14 et 15 septembre et au meeting qu’il tiendra le samedi 14 à 17 h 30 sur la scène centrale. Il veut y voir un « grand rendez-vous populaire, festif et combatif pour la bataille politique de notre pays » et il a appelé, comme il l’avait fait le matin même sur les ondes de la radio publique, à la mobilisation des classes populaires. « J’appelle à l’union du peuple de France. (…) Nous sommes la force et l’honneur de la République. Nous appelons à la mobilisation pour la justice sociale, la justice fiscale, la justice climatique ! Nous appelons à la mobilisation la plus large devant les préfectures (...) ».
Exemple frappant dans le Dunkerquois : la menace qui pèse sur l’avenir du Haut-Fourneau n°4 d’ArcelorMittal et sur l’avenir du secteur sidérurgique. « Métallos, ouvriers, ingénieurs, tous les salariés, unissez-vous pour vous faire respecter » et contre ce projet funeste, a-t-il lancé en substance et sous les acclamations du public.
Les consanguins du CAC 40
Le secrétaire national s’en est particulièrement pris à ce qu’il appelle « les consanguins du CAC 40 », ceux pour qui roule Emmanuel Macron en voulant poursuivre sa politique. « C’est une association de malfaiteurs qui se rassemblent pour piller la France et pour nous faire les poches. Ils mènent une guerre de classe contre nous, les travailleurs et les classes populaires ! » Dans son viseur : le ministre démissionnaire de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, qui se plie aux exigences du Conseil de l’Union européenne pour qui « la France est menacée de déficit excessif. » Parmi les craintes que Fabien Roussel met en avant : une nouvelle baisse des dotations pour les collectivités. Parmi ses revendications : la suppression de la réforme des retraites, les services publics, le pouvoir d’achat, la hausse du Smic, un revenu étudiants, la gratuité des écoles, l’abrogation de Parcoursup.
Pour finir, il lance encore un appel à celles et ceux qui, aux dernières élections, ont voté pour le Rassemblement national. Il cite l’exemple de sa circonscription, à Saint-Amand, qu’il a perdue. « Derrière le coup de force de Macron, il y aussi le jeu de l’extrême droite. Bardella et Le Pen empêcheront toute mesure de progrès social. Grâce à eux, Macron va garder le pouvoir parce qu’ils ne voteront pas la censure. » Autrement dit, celles et ceux qui, par dépit, ont voté RN en seront pour leurs frais et seront trahis. « Revenez vers nous ! » leur a-t-il adressé.