Donc, c’est Lecornu. Pas vraiment une surprise mais le sketch s’étire un peu. Rembobinons : le 8 septembre Bayrou tombe ; le 9, Lecornu arrive à Matignon ; le 5 octobre, au soir, au bout de près d’un mois, il présente son gouvernement – le même que celui de Bayrou ! ; le 6 au matin, il démissionne ; le même jour il accepte de Macron une « mission » de 48 heures pour chercher s’il y a une solution à la crise ; le 7 octobre, au JT de 20 heures sur France 2, il annonce que sa « mission » est terminée – sur un échec ; le 10, il est reconduit par Macron à Matignon.
Rideau ! Ah non, pas encore. Attendez donc un peu…
Entre-temps, le camp présidentiel a explosé. L’ancien et premier Premier ministre de Macron, Édouard Philippe, demande à son ex-patron de passer la main ; Gabriel Attal, lui aussi ex-Premier ministre et chef du parti présidentiel Renaissance, est du même avis. Élisabeth Borne, elle aussi ancienne locataire de Matignon, propose de « suspendre » la réforme des retraites, sa réforme qu’elle a fait passer à coups de 49.3.
À droite, on se divise : Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau s’opposent sur une éventuelle participation au gouvernement, le premier est contre ; le second est pour. Finalement, on ne sait plus. On verra…
Les petites gens qui travaillent, chôment ou comptent ce qu’ils ont de retraite, bof ! Macron s’en fiche. Il s’en est toujours fichu. Et c’est la principale raison du marasme dans lequel se trouve aujourd’hui la France.
Le chargé d’affaires de la Finance, qui siège depuis près de dix ans à l’Élysée, poursuit inexorablement son œuvre de destruction massive. Campé en chef de guerre en Europe, c’est à son propre peuple qu’il fait d’abord la guerre. Vous me direz que c’est plus facile que d’aller chatouiller les Russes.
En définitive, le seul responsable de ce chaos, c’est lui, Macron. Enfin, lui et ses mandants.
Quant à Sébastien Lecornu, parti pour une mission suicide, ce n’est apparemment pas un mauvais bougre. Il se montre plutôt humble, à l’opposé de son patron. Il se dit « moine soldat », ça pourrait inquiéter au vu de l’histoire, mais il a plus l’air d’un moine que d’un soldat : au ministère des Armées, du reste, il s’est montré moins va-t’en-guerre que d’autres. Il paraît que Macron lui laisse carte blanche. Il ne tardera pas, pourtant, à rencontrer un carton rouge.