Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1951

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1951

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Ce dimanche

À Marseille, Fabien Roussel fait le serment de la paix et du travail

Accès libre
Temps de lecture : 4 minutes

Mots -clé

PCF Fabien Roussel

Au parc Chanot de Marseille ce 23 novembre, Fabien Roussel a livré un discours à contre-courant du ronron quotidien qui assomme la sphère publique.

D’entrée, il dénonce « la guerre qui s’impose comme un refrain sordide » et ceux qui, au sommet de l’État et de l’Union européenne, «  parlent sans trembler d’économie de guerre ». Les mots claquent. Car derrière la rhétorique guerrière, dit-il, « ils imposent des sacrifices aux peuples d’Europe », flambée de l’énergie, explosion des prix des matières premières et austérité contre budgets sociaux.

Roussel rappelle la mémoire française et ses cicatrices. « Pas une seule des 36 000 communes n’a été épargnée » par les guerres du vingtième siècle. Alors, oui, « nous ne voulons pas de troisième guerre mondiale » et « la paix doit devenir une volonté politique ». Face à ceux qui les traitent de naïfs, il oppose l’histoire du PCF.

« Notre parti a su prendre les armes quand la patrie était en danger » et « notre camp fut celui de la résistance ». À Marseille, il appelle donc « à hisser haut le drapeau de la paix à côté de celui de la République » et fait un serment sans ambiguïté « jamais nous n’accepterons que la France participe à cette escalade guerrière ».

Sur l’Ukraine, sa ligne se veut claire et indépendante. « Il ne s’agit ni de bomber le torse face à Poutine, ni de ramper devant lui » mais de « mettre à l’ordre du jour un cessez-le-feu et des garanties de sécurité pour tous les peuples d’Europe, de l’Atlantique à l’Oural ». Roussel appelle la France à « prendre la tête d’une coalition pour une paix juste et durable ».

L’après-midi marseillaise a aussi été marquée par un appel au monde du travail. Les portuaires ont été salués pour avoir empêché des livraisons d’armes « comme ils l’ont fait pendant la guerre du Vietnam ». Roussel les félicite d’avoir bloqué des cargaisons destinées au gouvernement israélien et renouvelle son soutien au combat pour la paix en Palestine. Il appelle à être nombreux le 29 novembre pour demander la libération de Marwan Barghouti, avant de scander le nom du « Mandela palestinien » pour en appeler à sa libération.

Puis le discours bascule vers l’autre guerre qui ravage Marseille et bien d’autres villes. La guerre du trafic de drogue. Roussel salue le courage d’Amine Kessaci et rend hommage à son frère Mehdi, assassiné il y a quelques jours. « Justice pour Mehdi, plus d’égalité moins de criminalité » scande-t-il, dénonçant un fléau qui « ajoute de l’insécurité là où existe déjà l’insécurité sociale ». Le secrétaire national appelle à « embaucher 60 000 policiers, enquêteurs, douaniers » et rappelle que la droite « a supprimé quinze mille postes de policiers et six mille douaniers ». Il refuse toute ambiguïté « jamais nous ne dirons tout le monde déteste la police » et réaffirme une ligne républicaine ferme contre la haine raciste, antisémite ou homophobe.

Puis vient le cœur social et économique du discours. Une France coupée en deux. «  D’un côté 500 fortunes dont le patrimoine a doublé depuis 2017 » de l’autre « la majorité du peuple qui voit ses conditions de vie s’effondrer ». Les délocalisations, les fermetures, les 230 000 emplois détruits depuis 2023 sont pointés comme le résultat direct des politiques de dérégulation. « Nous ne voulons plus qu’une seule heure de travail parte à l’étranger » martèle Roussel qui réaffirme l’exigence de « produire en France » pour une véritable renaissance industrielle.

Le Pacte d’avenir du PCF occupe une place centrale. Débloquer cent milliards par an pour relever le défi climatique. Bâtir de nouvelles centrales nucléaires. Baisser le prix de l’électricité. Rendre les transports publics gratuits dans les métropoles. Construire deux cent mille logements par an. Former enseignants, soignants, ingénieurs. Réindustrialiser le pays. « Le capitalisme vert n’existe pas car le climat n’est pas une banque » lance Roussel qui appelle à reprendre la main sur les richesses et les outils de production.

Enfin, il défend une voie. Une ambition assumée, « la conquête du pouvoir pour le peuple travailleur ». Une conquête pour «  vivre heureux, défendre le climat, se débarrasser du capitalisme et de toutes ses formes de domination ».

À Marseille, Fabien Roussel a voulu tracer un horizon. Paix. Travail. Industrie. Climat. Un avenir désirable, répète-t-il, « pour chaque enfant de ce pays ». Un discours qui confirme la stratégie du PCF et qui, dans la tourmente actuelle, entend remettre la France sur ses pieds.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Le PCF interpelle Catherine Vautrin Fabien Roussel dénonce « la vassalisation de nos finances publiques au service de l’OTAN »

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, demande à la ministre des Armées Catherine Vautrin de saisir la justice « face aux affaires de corruption qui éclaboussent l’industrie militaire européenne et l’OTAN ». Dans un communiqué publié le 22 octobre, il dénonce un « système de magouilles et de marchés publics truqués » au sein de l’Agence OTAN de soutien et d’acquisition (NSPA).

Sortir du temps des troubles La question communiste

Notre titre générique, « sortir du temps des troubles », s’adresse aussi bien au défi posé par la crise politique et sa récente aggravation consécutive à la dissolution de 2024, qu’à la crise spécifique du Parti communiste français, dont les communistes, avec Fabien Roussel, cherchent à se dégager depuis leurs 38e et 39e congrès.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.