Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/875

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/875

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Hamner_Fotos
Assemblée nationale

Mercosur, « un accord d’un autre siècle »

Accès abonné
Mise à jour le 27 novembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mot-clé

Assemblée nationale

L’Assemblée nationale débattait hier du Mercosur. Au cœur de la discussion, André Chassaigne, président du groupe communiste, a livré un plaidoyer sans concession contre un accord qu’il juge « dépassé, antidémocratique et destructeur ».

Pour André Chassaigne, cet accord, négocié depuis 25 ans dans une « opacité totale », appartient à un temps révolu. « Un siècle où la souveraineté alimentaire restait pour beaucoup un mot tabou, et où le défi climatique n’avait pas encore pris corps dans nos sociétés », a-t-il rappelé.

Des conséquences environnementales et agricoles

Le député communiste a dénoncé « l’inventaire à la Prévert de ce qu’il ne faudrait pas faire  ». En ligne de mire : l’importation massive de viandes et de produits agricoles ne respectant pas les normes européennes  ; « 99 000 tonnes de viande bovine, 25 000 tonnes de porc, 580 000 tonnes de volailles : un véritable cadeau empoisonné pour nos agriculteurs  », a-t-il martelé.

Ces importations, issues de modèles intensifs, alimentent une déforestation galopante et un usage incontrôlé de produits phytosanitaires interdits en Europe. « Cet accord est une imposture agricole et alimentaire qui méprise nos agriculteurs et vide le sens même de leur travail », a-t-il accusé, dénonçant un troc cynique « viande contre bagnole  » au profit des constructeurs automobiles, notamment allemands.

« Comme je ne suis pas un perdreau de l’année… »

Au-delà des conséquences économiques et écologiques, André Chassaigne a pointé du doigt le caractère opaque et antidémocratique des négociations. «  Le secret des échanges, l’impossibilité d’accéder aux documents clés, sont une injure aux valeurs démocratiques que prétend porter l’Union européenne », a-t-il dénoncé. Pour lui, ces pratiques traduisent une volonté délibérée de la Commission européenne d’exclure citoyens et élus des décisions les plus cruciales.

Avec son franc-parler, Chassaigne a interpellé le gouvernement français sur sa position réelle. « Est-elle prête à faire usage de son droit de veto au Conseil européen ? À refuser le découpage de l’accord en deux parties pour contourner les parlements nationaux ?  », a-t-il demandé avec insistance, doutant de la détermination de l’exécutif à opposer un veto ferme.

Pour le député du Puy-de-Dôme, le moment est venu de clarifier la position française : « Notre débat et le vote qui va suivre doivent faire preuve de clarté sur ce que veut la France ». Selon lui, il ne s’agit pas simplement de « faire pression sur la Commission » pour obtenir des garanties, mais de rejeter cet accord de manière définitive.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :