L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale au soir du 9 juin a suscité les réactions inquiètes des principales obédiences maçonniques libérales françaises qui s’étaient déjà exprimées au cours de la campagne européenne en publiant une déclaration s’alarmant « de la montée de la xénophobie, du racisme et de l’antisémitisme de plus en plus ouvertement assumés » et rappelant l’engagement des francs-maçons « pour la défense d’une société solidaire, humaniste et fraternelle ».
Avec 160 000 adeptes en France, les effectifs de la franc-maçonnerie ont triplé en France au cours des dernières décennies et la voix des francs-maçons reste écoutée dans le débat public.
Au nom du Grand Orient de France, la première obédience française, forte de 54 000 adhérents répartis dans 1931 loges, Guillaume Trichard, le Grand maître élu en 2023, a alerté dans un communiqué publié dimanche 9 juin sur le fait que « les principes humanistes de liberté, d’égalité, de fraternité, principes que les Francs-maçons servent et défendent depuis toujours, sont en danger ».
L’ancien secrétaire-général adjoint de l’UNSA a d’ores et déjà annoncé que « Le Grand Orient de France prendra, dans les jours qui viennent, toutes les initiatives qu’il jugera utile, en concertation avec les Obédiences maçonniques amies, pour défendre la République universaliste et fraternelle que nous chérissons ».
Du côté du Droit Humain, la grande obédience maçonnique mixte, forte de plus de 15 000 adhérents et adhérentes répartis dans 740 loges, Sylvain Zeghni, le Grand maître national, a rendu hommage aux victimes du massacre d’Oradour-sur-Glane avec des mots qui résonnent singulièrement dans la situation actuelle : « Le souvenir de ce massacre doit continuer à nous guider dans la construction d’une société libre et fraternelle. Que cette tragédie nous rappelle constamment notre devoir d’agir concrètement afin de protéger les valeurs d’humanité et de justice sociale pour lesquelles tant ont souffert et péri. Ne pas oublier, ne pas se résigner et partout défendre nos convictions républicaines ».