Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1833

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1833

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

CC-BY-4.0: © European Union 2025– Source: EP
Au Parlement européen

Ursula von der Leyen fragilisée après deux motions de censure

Accès abonné
Mise à jour le 29 octobre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Mot-clé

Union européenne

Le 9 octobre dernier, alors que l’actualité était déjà saturée de majorités instables et de censures, se jouait au Parlement européen la potentielle censure d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Si les deux motions de censure déposées distinctement par l’extrême droite et La Gauche ont largement été rejetées, la majorité d’Ursula von der Leyen semble toujours plus fragile.

Ces motions étaient vouées à l’échec par avance. Il faut dire qu’il est bien difficile de les faire adopter ; ce dispositif n’a d’ailleurs jamais abouti depuis sa création. Parmi les deux motions déposées, celle de l’extrême droite a obtenu 179 voix pour, 378 contre et 37 abstentions, la motion de La Gauche a rassemblé de son côté 133 voix pour, 383 contre et 78 abstentions.

On est ici bien loin de la majorité absolue et encore plus loin des deux tiers des suffrages exprimés nécessaires pour faire adopter une motion de censure et ainsi faire chuter la Commission. Ce seuil des deux tiers rend le contrôle politique du Parlement sur la Commission bien restreint car il peut permettre à une Commission de se maintenir avec la confiance de seulement un tiers des eurodéputés.

Concentration des pouvoirs et manque de transparence

Pour La Gauche, cette motion a été l’occasion d’alerter sur la pratique du pouvoir « opaque » et « autoritaire » d’Ursula von der Leyen. Plus précisément, la motion dénonce l’accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis « qui est préjudiciable, asymétrique et non réciproque » : une véritable soumission que la Commission a conclue sans mandat, sans légitimité. Est également évoqué l’accord UE-Mercosur, cet accord d’un autre siècle qui a nécessité un bricolage juridique afin de piétiner les parlements nationaux et l’imposer avec un déficit démocratique criant.

Contrairement à l’extrême droite, la motion venant de la gauche de l’hémicycle intègre une vive critique de l’inaction de l’UE concernant la Palestine et de sa réticence à sanctionner Israël, l’Union n’ayant pas suspendu l’accord d’association UE-Israël. L’ensemble de ces éléments évoqués fait conclure aux signataires de la motion que « Ursula von der Leyen a perdu la confiance du Parlement et demande sa démission en raison de ses manquements en matière de transparence, de responsabilité et de respect du droit international ».

Discours belliciste de la Commission pour une séduction des forces pro-européennes

Ce vote était aussi une réaction au discours sur l’état de l’Union d’Ursula von der Leyen le 10 septembre, véritable discours de rentrée présentant la feuille de route de la Commission pour les mois à venir. Un discours aux accents bellicistes, centré sur la Russie et la formule « L’Europe se bat ! », affirmant que « seule une posture de défense européenne forte [...] peut garantir notre crédibilité ».

Ce discours vantant le réarmement, présenté comme inéluctable face à d’hypothétiques forces hostiles, avait pour but « d’unir ». Unir les États membres, les institutions de l’UE et surtout unir « les forces démocratiques pro-européennes de cette assemblée ». Une belle pirouette rhétorique instrumentalisant un danger venu de l’extérieur pour souder une majorité d’extrême centre allant du PPE (droite chrétienne) au S&D (sociaux-démocrates) en passant par Renew Europe (Libéraux).

Une motion rejetée par le centre gauche

Il faut dire que cette majorité semble plus fragile que jamais avec d’innombrables tensions internes où les sociaux-démocrates sentent leur poids s’amoindrir. Pourtant, comme souligné par La Gauche, une majorité des membres des groupes socialistes et verts n’ont pas soutenu la motion de censure qu’ils ont présentée, préférant ainsi soutenir Ursula von der Leyen et sa politique.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.