Face à eux, cinq groupes néerlandais règnent sur les quotas, les subventions et même le rythme du débat public. La mer, bien commun, devient leur terrain privé.
Le Maartje Theadora, la machine qui avale la mer
Pour les pêcheurs artisans du Nord, l’arrivée du Maartje Theadora n’est pas un simple fait de mer. C’est un choc physique. Quand ce géant de 140 mètres se profile à l’horizon, c’est comme si l’on voyait une usine flottante venir pomper leur gagne-pain en silence, sans un regard, sans un scrupule.
Ils le disent sans fard : « On ne pêche plus, on ramasse les miettes après son passage. » Et comment pourrait-il en être autrement ? En 2008, ce seul navire a pris plus de 42 000 tonnes en 207 jours. Une quantité qui, pour des centaines de petits bateaux, représente un an de travail, de nuits glaciales, de risques et de fatigue.
Le 18 décembre 2024, la justice a encore confirmé l’évidence : pêche illégale, journaux de bord falsifiés, 580 000 euros d’amende. Une sanction dérisoire au regard de la puissance du groupe P&P…