Pour les ONG, c’est un retour en arrière de trente ans, au bénéfice pur et simple de l’industrie agrochimique et au détriment de la santé publique, de la biodiversité et de la transparence démocratique.
Un dispositif technique qui masque une dérégulation massive
Derrière l’apparente technicité de l’« Omnibus Alimentation et Alimentation animale », se cache une modification fondamentale du droit européen des pesticides. Aujourd’hui, chaque substance active doit être réévaluée tous les dix à quinze ans, à la lumière des nouvelles données scientifiques. Ce mécanisme, laborieux mais crucial, a permis d’éliminer du marché des produits désormais reconnus dangereux : chlorpyrifos (neurotoxique), mancozèbe (toxique pour la reproduction), plusieurs néonicotinoïdes responsables de l’effondrement des pollinisateurs. L’Omnibus ferait sauter ce verrou. Plus de 90 % des substances actuellement autorisées deviendraient « illimitées », échappant à toute remise en question future.
La Commission justifie cette transformation par le besoin de « simplification » et d’ « efficacité administrative ». Mais pour les ONG, la réalité est limpide : Bruxelles offre un cadeau politique aux fabricants de…