Une manière, pour certains États, d’éviter de mettre davantage à contribution leurs industries déjà fragilisées.
Le « réalisme climatique » face à la crise industrielle
Initialement, la Commission européenne visait une réduction nette de 90 % des émissions par rapport à 1990. Ce cap devait être la prochaine grande étape vers la neutralité carbone en 2050. Mais la réalité rattrape la promesse : le puits de carbone européen s’effondre. En dix ans, la capacité d’absorption des forêts a chuté d’un tiers, conséquence des incendies, des sécheresses et d’une gestion sylvicole souvent tournée vers la rentabilité à court terme.
Le texte de compromis prévoit donc que, si la séquestration naturelle de CO₂ s’avère insuffisante, Bruxelles puisse réviser l’objectif de 2040 à la baisse – de quelques points de pourcentage, mais avec un effet politique important. La proposition, soutenue notamment par la France, la Suède et la Finlande, vise à « mieux valoriser » les efforts de reboisement et la contribution des puits naturels au bilan carbone européen.