Comment et dans quel esprit se déroule votre campagne ?
C’est une campagne un peu surréaliste. Nous sommes tous tombés de notre chaise à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée. Il a fallu tout préparer en un temps record : bulletins, matériel, flyers. Nous avons tiré 37 000 flyers pour une circonscription de 77 000 votants et nous refaisons des tirages pour la seconde semaine. Le lancement s’est fait dans l’enthousiasme dès le 15 juin. Sur le terrain, les marchés, les quartiers populaires, nous rencontrons des personnes très enthousiastes, mais très inquiètes et qui assurent que cette fois, elles iront voter. Il y a deux ans, le taux de participation n’était que de 37 % dans les quartiers populaires.
En 2022, vous étiez à deux doigts de remporter l’élection contre Maxime Minot. Quel est le contexte aujourd’hui ?
Je ne suis pas sûr que Maxime Minot soit cette année mon principal adversaire. En 2022, j’étais arrivé en tête du premier tour et il a remporté l’élection au second tour grâce au report des voix du RN. Cette fois, il est fort possible que ce soit le RN qui soit derrière moi. Maxime Minot semble avoir du mal à se positionner vis-à-vis d’Éric Ciotti. Le contexte a donc changé. D’une part, les habitants que je rencontre se rendent bien compte du danger que représenterait une majorité RN à l’assemblée. L’enjeu est inédit et cela mobilise les gens. D’autre part, la dynamique du Front populaire est réelle. Je me sens très confiant.
Vous êtes médecin et vous vous battez beaucoup pour l’hôpital public. Mais quelles sont vos priorités pour cette élection ?
Nous mettons en avant la hausse du Smic. Il faut que les salaires permettent de vivre correctement. C’est une urgence. Il y a aussi le coût de la vie et l’indexation des salaires sur l’inflation, il y a la question des retraites et de la suppression de la réforme. Et puis évidemment, nous nous battons pour un plan d’urgence pour l’hôpital public. La circonscription demeure un désert médical. Les maternités de Creil et de Clermont sont fermées depuis 2019.
S’il était appliqué, le programme du Rassemblement national ne ferait qu’aggraver la situation de l’hôpital public. Autre priorité : la Sécurité sociale. On sait que le RN envisage de supprimer les cotisations sociales qui financent notre système de protection sociale. Nous voulons que la Sécurité sociale soit inscrite dans la constitution. J’ajoute que toutes ces préoccupations (salaires, pouvoir d’achat, retraites, santé…) sont partagées sur l’ensemble du territoire de la circonscription. L’opposition que certains veulent faire entre le rural et l’urbain est complètement artificielle.
