« J’espère que nous parviendrons à un accord pour une liste de gauche. » Élu au conseil municipal depuis 2020, où il est conseiller délégué à l’éducation populaire, à l’accès aux loisirs et aux vacances, il appuie sa démarche sur dix propositions détaillées sur un 12 pages. « Ces axes programmatiques vont s’enrichir au fur et à mesure des échanges avec les Lilloises et les Lillois, les associations, les acteurs du territoire et les organisations partenaires de gauche », peut-on lire en avant-propos.
« La paix, la justice sociale et climatique doivent passer avant les logiques du marché ! Face à la montée des périls de droite et d’extrême droite, les villes doivent être un rempart » affirment les communistes lillois.
Solidarité, démocratie, services publics
« Le programme, fruit de plusieurs mois de travail, tourne autour de la solidarité et de la démocratie participative, plaide Eddie Jacquemart. La municipalité et la métropole européenne de Lille doivent être des points de résistance et d’appui pour les habitants dans leur quotidien. Nous portons notre priorité sur la démocratie locale. Il est essentiel d’écouter les habitants qui sont des experts du quotidien. »
Logiquement, la première des dix priorités énoncées par le programme porte sur la démocratie locale et les services publics. Cela entend un accès garanti au numérique et aux démarches administratives et un élargissement des services publics à Lille et à la Métropole (MEL). Le chef de file insiste d’autre part sur la nécessaire reconquête de l’autonomie financière des collectivités avec une « fiscalité locale équitable et progressive. »
Suivent, parmi les propositions, la solidarité, la santé, l’accessibilité. Adjointe au maire de Lille, déléguée à l’inclusion des personnes en situation de handicap, la communiste Sylviane Delacroix insiste sur l’accès à la formation, à l’emploi, à la culture et aux sports.
Éducation, égalité des chances, emploi, commerce de proximité, économie sociale et solidaire, transition écologique et justice sociale font également partie des priorités. Autre point fort : les transports et la gratuité pour laquelle les communistes lillois se battent depuis des décennies. Ils ont pour l’heure obtenu de la MEL la gratuité pour les moins de 18 ans. Il y a encore du chemin à parcourir, mais « nous espérons bien voir revenir la Métropole européenne de Lille à gauche ! » appuie Eddie Jacquemart.
Pour des logements sociaux abordables et aux normes environnementales
Celui qui est président national de la Confédération nationale du logement (CNL) ne pouvait oublier cette autre priorité : des logements dignes, accessibles et durables et un droit au logement pour tous. Il entend bien se battre pour poursuivre et renforcer l’encadrement des loyers et limiter les abus dans le secteur privé. Il veut aussi renforcer la construction de logements sociaux abordables et de qualité, lutter contre les marchands de sommeil et se battre pour la rénovation énergétique et la réhabilitation des logements existants avec des normes environnementales élevées.
La loi Élan mise en place par Emmanuel Macron est un frein de taille pour le logement social et pour les bailleurs sociaux. L’office public Lille Métropole Habitat (LMH), déjà le résultat d’une fusion entre les offices de Tourcoing, de Roubaix et de Lille, est à son tour menacé de disparition au profit d’une structure privée. « Le danger est réel, dit encore Eddie Jacquemart. Dans le Vaucluse, par exemple, il n’existe plus de bailleur public. Depuis l’application de la loi Élan, une centaine d’organismes publics ont disparu. »
Dans la perspective des élections municipales de 2026, la clé est donc dans le camp et dans la volonté des partenaires de gauche. En évitant les coups de Jarnac. Pas simple.