Laissant le pays dans l’incertitude pour trois semaines, le président de la République fait le choix de la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour les partis de gauche, l’heure est venue d’empêcher l’extrême droite de faire main basse sur la France et de conquérir de nouvelles avancées. C’est en ce sens qu’ils s’engagent dans la construction d’un nouveau Front populaire ; rappelant l’unité du Parti communiste, de la SFIO et du Parti radical en 1936.
« Il ne s’agit pas d’effacer les divergences de fond, qui existent et qui font la force de la gauche » répète Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF. L’enjeu est grand, « l’histoire nous regarde » appuie Ian Brossat, sénateur communiste. L’arrivée envisagée du Rassemblement national à Matignon marquerait un aller sans retour pour le pays. Avec sa conception de l’unité, le Parti communiste s’est empressé d’appeler au rassemblement des forces vives, dans le respect de chacun, pour barrer la route à ceux qui souhaitent diviser la nation.
Au terme d’heures de discussions, le PCF, le PS, EELV et la FI ont conclu que ce rassemblement est indispensable en perspectives des élections législatives prévues à la fin du mois. Un seul candidat de gauche par circonscription, voilà la promesse qui est faite. Loin de s’en arrêter à un simple barrage, ils martèlent la nécessité de bâtir de nouveaux jours heureux qui répondent aux besoins populaires pour enrayer la montée de l’extrême-droite.
« Nous ne voulons pas du RN, ni dans trois semaines, ni dans trois ans »
Dans le même temps, la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires appellent à multiplier les rassemblements dans le pays. Les terribles décisions qui pourraient tomber sur le monde du travail après ces élections sont martelées dans une déclaration commune. Les cinq centrales syndicales appellent à « entendre les exigences sociales et les aspirations des travailleurs et travailleuses ».
Si le parallèle avec l’union de 1936 est d’ores et déjà dans les têtes, beaucoup rappellent que c’est la complémentarité entre la victoire électorale du Front populaire et les grèves massives dans le pays qui ont permis les grandes conquêtes jusqu’ici vivantes, comme les congés payés.
Les syndicats de travailleurs comme les partis de gauche souhaitent, sous cette bannière renouvelée du Front populaire, impulser un sursaut national pour des jours meilleurs.