Les 12 et 13 mai derniers, des perquisitions coordonnées ont eu lieu en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse et dans plusieurs autres pays membres de l’OTAN. L’opération visait d’anciens responsables de la NSPA, agence stratégique basée à Capellen, au Luxembourg, qui gère l’achat, la maintenance et la logistique des systèmes d’armes pour les trente-deux États membres. Son budget a doublé en un an — de 3 milliards d’euros en 2023 à plus de 7 milliards en 2024 —, la plaçant au centre du réarmement massif engagé depuis le retour de la guerre en Europe.
Un réseau opaque au cœur de l’appareil otanien
Derrière les murs feutrés de son siège, un système de connivences s’était installé depuis longtemps. D’anciens cadres devenus consultants vendaient leurs accès et leurs connaissances à des entreprises d’armement désireuses de remporter les appels d’offres. Des documents confidentiels — cahiers des charges, offres concurrentes, critères d’évaluation — circulaient discrètement, garantissant aux mieux placés une victoire assurée.
Parmi les principaux protagonistes figurent Scott Willason, ancien cadre américain de la NSPA, accusé d’avoir touché un million d’euros pour favoriser l’entreprise…